Avec Bernadette, prier le chapelet - Actalis

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6 juin 2012 ... Avec Bernadette, prier le chapelet. Lourdes, que l'on me confiait de nom- breuses intentions de prières. Je les emporte dans mes bagages ...
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Avec Bernadette, prier le chapelet «Nous repartons de Lourdes, surs d’être unis dans la prière par Marie au Christ.» Tels ont été les mots adressés par Mgr Rémy Berchier, directeur du pèlerinage interdiocésain de la Suisse romande à Lourdes lors de la dernière messe du pèlerinage le vendredi 25 mai. Près de 2500 pèlerins, dont 250 malades et 700 hospitaliers se sont rendus à Lourdes du 20 au 26 mai. Revivez cette semaine à travers le journal d’une pèlerine! Reportage: Véronique Benz Photos: Jean-Claude Gadmer

Dimanche 20 mai Priez pour nous à Lourdes!

Dimanche, en fin d’après-midi, j’arrive à la gare de Fribourg sac au dos tirant ma valise. Je pars à Lourdes en pèlerinage. Je suis enthousiaste à l’idée de vivre cette grande aventure! Tout a débuté par une question de Mgr Rémy Berchier, directeur du pèlerinage interdiocésain de la Suisse romande à Lourdes: «Véronique, seriez-vous d’accord d’accompagner le pèlerinage de printemps à Lourdes?» - «Quand a-t-il lieu?» dis-je tout en feuilletant mon agenda. - «Du 20 au 26 mai. Vous êtes libre! Très bien, alors vous venez à Lourdes!» A peine avais-je dis à ma famille, mes collègues et amis que je partais à

Lourdes, que l’on me confiait de nombreuses intentions de prières. Je les emporte dans mes bagages avec mon ordinateur portable. Je me dirige vers la voie 1. Une foule bigarrée de pèlerins, malades, handicapés, hospitaliers et hospitalières s’activent sur le quai. Les gens se saluent, s’embrassent, discutent heureux de se retrouver. Certains pèlerins sont de vielles connaissances. «Salut, comment vas-tu depuis l’an dernier?» «Tu es encore du voyage cette année!». Il est 17 h 58, le train blanc des malades arrive en gare de Fribourg. Un peu plus d’une demi-heure d’arrêt permet à toutes ces personnes d’embarquer. Les familles et amis venus accompagnés les pèlerins font de grands gestes d’au revoir et crient: «n’oubliez pas de prier pour nous à Lourdes!»

Le chapelet a été le guide des pèlerins tout au long de leur semaine à Lourdes.

La joyeuse ambiance du quai s’est transférée dans le train. Les hospitaliers entourent de leurs soins les personnes malades ou handicapées. Une hospitalière parcourt tout le train pour retrouver une personne âgée qui devait être dans son compartiment. Chacun a le souci du bien-être de l’autre, spécialement des malades qui sont l’âme du pèlerinage. Dans les compartiments, les voyageurs romands font connaissance. Bouteilles de vin, pain, saucissons, salamis, sortent des sacs… Dans le train qui nous emmène vers Lourdes, la joie, la convivialité et le partage sont les maîtres mots.

Lundi 21 mai «Avez-vous votre chapelet?»

«Etes-vous sûr de n’avoir rien oublié en partant de chez vous hier ou ce matin?», questionne Mgr Jacques Banderet, lors 6 juin 2012 10

de l’homélie de la messe d’ouverture du pèlerinage, le lundi après-midi. «Avezvous sur vous votre chapelet?» joignant le geste à la parole, l’ancien vicaire épiscopal du canton de Fribourg et prédicateur du pèlerinage sort de sa poche un chapelet. «Ce chapelet va être notre guide tout au long de notre pèlerinage, explique-t-il. En effet le thème de cette année est «Avec Bernadette, prier le chapelet». Mgr Banderet se remémore ses souvenirs d’enfance rythmée par la prière quotidienne du chapelet. «J’ai été impressionné de voir ces hommes, dont mon père, des paysans pour la plupart, s’agenouiller après le repas du soir autour de la table de la cuisine pour réciter le chapelet en famille. Bernadette, elle-même dira: ‘je ne savais que mon chapelet’.» Cette prière simple, cette prière des humbles, les pèlerins sont invités à la redécouvrir tout au long de la semaine, à travers la médiation des mystères du 443

Lourdes Lourdes sous une pluie battante. Si la pluie n’arrête pas le pèlerin, je vous assure qu’elle le mouille! Le froid accompagne cette pluie torrentielle. Les pèlerins, abrités sous des parapluies, sont emmitouflés dans de grosses vestes. Mais ce temps maussade ne les décourage pas. Un brancardier me fait remarquer que de nombreux petits soleils illuminent nos journées. Un malade qui vous remercie avec un grand sourire. Une pèlerine âgée de 104 ans heureuse de vivre. Un jeune Rosaire (joyeux, douloureux, glorieux et lumineux). Durant cette première célébration du pèlerinage, 55 jeunes filles de l’Institut du Châtelard au-dessus de Montreux et 60 nouveaux hospitaliers et hospitalières ont reçu leur brassard. Les jeunes filles, d’origine sud-américaine, de même que les nouveaux hospitaliers viennent à Lourdes vivre une semaine au service des personnes malades ou handicapées. Ce matin nous sommes arrivés à brancardier qui fête ses 25 ans à Lourdes. Charlotte qui vient chaque année à Lourdes depuis 1963. Cela fait 49 ans qu’elle répond à la demande de la «dame» de venir ici en procession et de prier pour les pécheurs. Sans oublier les nombreuses grâces reçues dans le secret des cœurs, les conversions, les souffrances physiques et morales déposées à la grotte, … Il y a quotidiennement à Lourdes des petits miracles. Ils ne sont pas toujours reconnus et même pas toujours visibles. Mais ils sont là! C’est ainsi 444

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que même lorsqu’il pleut à Lourdes il y a toujours d’innombrables petits soleils qui brillent au fond des cœurs!

Mardi 22 mai L’eau source de vie

Journée marathon: chemin de croix, préparation pour les pèlerins qui désirent recevoir l’onction des malades, célébration pénitentielle pour les malades et les pèlerins, messe, procession eucharistique et célébration mariale! de Lourdes» Comme de nombreuses personnes, elles m’ont répondu: «Ramène-nous de l’eau!» Désireuse de leur faire plaisir je me rendis dans les magasins de Lourdes pour y acheter des bouteilles. Les magasins ne manquent pas à Lourdes, ni les récipients pour transporter l’eau d’ailleurs! Des gros estagnons carrés aux minuscules bouteilles en plastique ou en verre à l’effigie de Marie, sans oublier des bouteilles en forme de statut de la Durant la messe de ce jour, le petit Noah a été baptisé. Ne pouvant avoir d’enfant, sa maman était venue il y a deux ans comme hospitalière en pèlerinage à Lourdes. Dans son homélie Mgr Banderet interpelle l’assemblée sur le sens du baptême. «Marie est la Mère de cordée de tous les baptisés qui vivent de leur baptême à l’exemple de sainte Bernadette». L’eau est un signe incontournable à Lourdes. Avant de partir en pèlerinage j’ai demandé à mes collègues: «Que puis-je vous rapporter 6 juin 2012 10

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Lourdes Vierge… il y en a pour tous les goûts! J’ai même trouvé de jolies bouteilles sur lesquelles on peut graver les prénoms des personnes à qui on désire les offrir. Après avoir acheté mes petits récipients, j’entrepris d’aller les remplir aux fontaines. Pas facile de les remplir avec de si gros robinets! Et puis il faut faire preuve de patience, surtout si vous avez devant vous une «mamma» qui a décidé de faire cadeau d’une petite bouteille en forme de Vierge à tous les membres de sa famille, fort nombreuse. Il y avait dans son sac au moins une quarantaine de bouteilles! En attendant mon tour, je songe à cette eau miraculeuse jaillit de cette source

que Bernadette à découvert en grattant le sol. L’eau des fontaines, devant lesquelles d’innombrables personnes remplissent soit d’immenses estagnons, soit de petites bouteilles pour ramener cette eau aux quatre coins du monde. L’eau des piscines dans laquelle de nombreux pèlerins vont se plonger. L’eau bienfaisante qui abreuve la terre. L’eau indispensable à la vie de chaque être humain et qui manque cruellement dans certaines régions de notre planète. L’eau du baptême qui fait de nous des enfants de Dieu. L’eau sortit du côté du Christ sur la croix, le Vendredi saint. Cette source, jaillie à Lourdes, ne nous invite-t-elle pas à aller à la vraie Source de la Vie? A ranimer cette grâce reçue à notre baptême en participant à l’Eucharistie et en vivant le sacrement de la réconciliation? Finalement, en ramenant à mes amis et à ma famille cette eau de Lourdes, n’est-ce pas un peu cette Source de Vie et d’Amour que je désire leur partager?

Mercredi 23 mai N’oublie pas de mettre un cierge

Pour le plus grand bonheur des pèlerins, ce matin le soleil est réapparu derrière les nuages! Nous nous rendons dans la basilique souterraine Saint-Pie X pour participer à la messe internationale. Ce n’est certes pas la célébration la plus priante de la semaine, mais elle est l’image et l’expression de l’universalité de l’Eglise catholique. La foi n’a pas de frontière. L’Eucharistie, présidée par Mgr 6 juin 2012 10

Brunner, est en partie chantée par la chorale de notre pèlerinage. Forte de plus de 80 membres, la chorale anime toutes les célébrations du pèlerinage. Sans elle, les liturgies ne seraient sans doute pas aussi belles ni notre prière si ardente. Mgr Norbert Brunner, évêque de Sion et président de la Conférence des évêques suisses a rejoint le pèlerinage hier soir. Il a présidé la célébration mariale. Pour la première fois, francophones et alémaniques ont médité ensemble le chapelet. A la fin de la célébration, les pèlerins sont partis en procession vers la grotte pour y déposer une immense bougie, décorée par les Carmélites du Pâquier. Avec ce cierge, les pèlerins remettent dans les mains de la Vierge toutes les prières qui les habitent, tous les diocèses dont ils sont issus et l’Eglise de Suisse romande. Ce cierge est si gros qu’il brûlera encore longtemps après que les pèlerins soient de retour au pays. Ainsi même de retour en Suisse, un peu de nos diocèses restera à Lourdes près de Marie. Et Marie restera présente dans le cœur des pèlerins! Après la procession, je m’assieds devant la grotte, ma prière est interrompue par les gens qui passent. Ils sont nombreux, pas toujours silencieux. Ils viennent toucher le rocher de Massabielle (Massa Bielle signifie vieille roche). La plupart ont des cierges à la main qu’ils vont allumer et déposer près de la grotte. Je me souviens des recommandations de ma grand-maman lorsque j’étais venue pour la première fois à Lourdes. «Tu n’oublieras pas d’aller mettre un cierge 6 juin 2012 10

à la grotte», m’avait-elle dit en me donnant 10 francs. Allumer un cierge était alors pour moi un rite obligé, une promesse à tenir. En le faisant j’ai découvert que c’était une prière, une manière de déposer aux pieds de Marie, notre maman du ciel, toutes les intentions que l’on m’avait confiées, toutes les personnes qui m’avaient demandé de prier pour elles et toutes celles chères à mon cœur. 447

Lourdes Jeudi 24 mai La diaconie à Lourdes

La messe à la grotte, ce lieu où Bernadette vit Marie, où elle lui tendit un papier pour qu’elle y inscrive son nom, où Marie demanda de prier pour les pécheurs, etc. est toujours un moment d’intense émotion. Mgr Banderet dans son homélie nous remémore les rencontres entre Bernadette et Marie. «Même si la grotte a bien changé, Massabielle reste le lieu où Dieu vient à nous malgré nos résistances. Dieu est-il actuel pour moi? Est-ce que ma façon d’être disciple du Christ rend Dieu présent pour les gens que je rencontre?» Parmi les nombreux services que l’on trouve à Lourdes, le plus présent est sans aucun doute l’hospitalité. Hospita-

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liers et hospitalières ont un engagement très important. Sans eux les personnes âgées ou atteintes dans leur mobilité, les malades et les handicapés ne pourraient venir se recueillir devant la grotte de Massabielle. Jeudi après-midi, lors de la célébration de l’onction des malades, les hospitaliers de deuxième année renouvellent leur engagement et reçoivent la médaille de l’Hospitalité. Une hospitalière croisée lors du pèlerinage m’a confié son émotion. «Naturellement nous sommes au service des malades, mais je n’ai pourtant pas l’impression de mériter autant d’honneur! Je fais un travail tout simple, je suis de service de cuisine, je mets la table, je donne à manger aux malades, puis je range.» Cependant, lorsque j’entends les 30 hospitaliers et hospitalières de deuxième année réciter leur engagement, un fris-

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son me parcourt: «Seigneur, par Marie, immaculée, à la suite de Bernadette, j’accepte en toute humilité et avec l’aide de l’Esprit saint de servir, dans le plus grand dévouement, le respect, la tolérance et la confidentialité, mes frères et sœurs malades et handicapés qui viennent, ici à Lourdes, se confier à toi, par Marie, ta Mère. Je veux être témoin de l’amour du Christ et engagé dans l’Eglise par le service, le bénévolat, l’écoute, le partage des tâches, l’exemple et par toute ma vie…» Quel engagement! Se mettre au service des malades et handicapés en étant témoin de l’amour du Christ! N’est-ce pas ce que nous appelons simplement en Eglise la diaconie. Pour être aux services des pauvres ou témoin de l’Amour de Dieu il n’y a pas besoin d’être Mère Teresa, Jean Paul II ou l’abbé Pierre. Sylviane Python-Terreaux, présidente de l’Hospitalité de Suisse romande affirme que toute personne qui le désire est la bienvenue à l’Hospitalité. Comme nous le rappelait le prêtre qui animait ce matin le chemin de Croix, l’important n’est pas la tâche que l’on accomplit mais l’amour qu’on y met en l’accomplissant!

Vendredi 25 mai Unis par la prière

Le pèlerinage interdiocésain de la Suisse romande à Lourdes se termine vendredi matin par la messe d’envoi. Cette dernière célébration est présidée par Mgr Rémy Berchier, car Mgr Norbert Brunner quittera Lourdes en cours de matinée. 6 juin 2012 10

«Michel Ange voyant un bloc de pierre brut dit: ‘il y a dans cette pierre un magnifique ange qui sommeille’. Prenant son marteau et son burin il fait jaillir l’ange de la pierre. Il en ait de même pour nous. Dans chacun de nous se cache le visage du Christ. Les coups de burin et de marteau du Christ, c’est la croix.», raconte Mgr Jacques Banderet. Il invite l’assemblée à changer leur cœur pour que le visage du Christ qui se cache au fond d’eux apparaisse au grand jour. «Soyez témoin de ce que vous avez vécu. Nous partons certains d’être éternellement unis, les uns aux autres par Marie au Christ. Le chapelet nous unit. Revenez l’an prochain, et emmenez avec vous deux à trois personnes!» insiste Mgr Rémy Berchier dans son message d’envoi. Pour concrétiser cette union de prière, chaque pèlerin reçoit un chapelet. Devant l’église Sainte-Bernadette les pèlerins se disent au revoir, s’embrassent. Certain pèlerins partiront de 449

Lourdes en fin de journée par avion. Le train blanc des malades se mettra en route en soirée Les autres pèlerins regagneront la Suisse samedi en train ou en car. Dans sa succession de célébrations, de processions, d’eucharisties, de sacrements de la réconciliation et des malades une semaine de pèlerinage à Lourdes paraît d’année en année toujours identique. Pourtant à travers la rencontre des autres et du Christ par Marie, chaque pèlerinage est une expérience unique. Sur le quai de la gare de Lourdes, les pèlerins malades s’apprêtent à embarquer. Les jeunes filles du Châtelard qui les ont suivis toute la semaine viennent faire leurs adieux. Si l’ambiance est gaie, les regards sont mélancoliques, parfois tristes. Quelques larmes coulent le long des joues. Demain, pour les malades comme pour tous les autres pèlerins le quotidien reprendra son cours normal avec son lot de soucis et de stress. La semaine à Lourdes n’a-t-elle été qu’une parenthèse? Non! Ce que chaque pèlerin rapporte de cette semaine de rencontres, d’amitiés, de peines et de joies partagées, de prière… reste souvent caché dans le secret des cœurs. Une chose est certaine on ne repart jamais de Lourdes comme on y est venu. Personnellement je rentre du pèlerinage avec dans mes bagages mon ordinateur portable, des chapelets, de l’eau de Lourdes, de nombreuses grâces, l’assurance d’être unis à tous les autres pèlerins par la prière… et l’espoir de revenir l’an prochain! Véronique Benz

Lourdes

Pèlerinage interdiocésain de la Suisse romande à Lourdes Si vous voulez vivre cette expérience de foi, chaque année deux pèlerinages interdiocésains de la Suisse romande à Lourdes sont organisés:

Pèlerinage d’été: du 15 au 22 juillet 2012 Informations: www.pele-ete-lourdes.ch

Pèlerinage de printemps: du 12 au 18 mai 2013 Informations: www.pelerinagelourdes.ch

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