Dimensions de variation des relations interpersonnelles (Kerbrat ...

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Département de linguistique – BA2b – linguistique française – analyse du discours. Dimensions de variation des relations interpersonnelles (Kerbrat-.
Département de linguistique – BA2b – linguistique française – analyse du discours

Dimensions de variation des relations interpersonnelles (KerbratOrecchioni)

Pouvoir relatif d'un interlocuteur sur l'autre Marqueurs = « taxèmes »

Distance inter-personnelle entre les interlocuteurs Marqueurs = »relationèmes »

Fig. 1 : axes vertical et horizontal déterminant les relations interpersonnelles Les valeurs sur ces deux axes sont à la fois données et émergentes : -

Données : par la situation (statut social ; rôle praxéologique) et les attentes liées aux représentations associées (voir, dans le cadre actionnel, la « position actionnelle », et le genre d’interaction) (« Comment tu parles à ton père ? » ; « C’est moi qui pose les questions » etc.)

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Emergentes : l’interaction les (re-)configure en fonction de la place à laquelle chacun prétend par son activité verbale, et que l’interlocuteur ratifie - ou non ; objet de négociation.

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Pour la distinction entre informations données et émergentes : voir in Roulet & al (2001) la distinction générique entre représentation (conceptuelle ; praxéologique) et structure (conceptuelle ; praxéologique) : la première désigne ce à quoi on s’attend à partir de ce qu’on sait-connaît ; la seconde renvoie à ce qui en advient empiriquement dans les interactions, et qui peut être plus ou moins conforme au « modèle ».

NB : le statut social, entre autres attributs, ne détermine pas rigidement l’ensemble des interactions verbales de la personne : le Président de la République ne s’adresse pas à son épouse en tant que tel, et vice-versa. L’interaction sélectionne les attributs pertinents (« Vous nêtes pas le Premier Ministre, vous êtes le représentant du parti socialiste » « Chéri, tu n’es pas en séance »). -

« Place » : pour Kerbrat-Orecchioni, la place des interlocuteurs renvoie au marquage de leur pouvoir relatif dans l’interaction : on parle alors simplement de place haute, Vs basse (voir les variétés de taxèmes).

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Mais : la projection sur l’axe vertical uniquement du détail des enjeux dans les relations ineterpersonnelles est une réduction a minima.

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Pour Flahault (1987), la place désigne la définition mutuelle de l’iidentité de chacun face à l’autre, par l’interaction : « Qui je suis pour toi, qui tu es pour moi » ; ainsi définie la place

Département de linguistique – BA2b – linguistique française – analyse du discours dispose d’une granularité descriptive plus fine – et plus conforme à l’appréhension ordinaire des rapports intersubjectifs.

Fig. 2: « Qui je suis pour toi, qui tu es pour moi »: Flahault F. 1978, La parole intermédiaire, Paris, Seuil, Illustration de couverture, non signée)

(Flahault 1978 : 47)