Histoire de la gravure sur gemmes en France : depuis les origines ...

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gravure sur gemmes, surtout dans l'antiquité grecque et romaine. Des ...... c'est la verrerie et la gravure sur verre, qui furent particulièrement florissantes sur les ...
The Bookshelf BinderV

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Il

itl

HISTOIRE DE LA

GRAVURE SUR GEMMES EN FRANCE

MAÇON, PKOTAT FRERES. IMPRIMI URS

Ernest

BABELON

MEMBRE DE

L INSTITUT

HISTOIRE DE LA

GRAVURE SUR GEMMES EN FRANCE DEPUIS LES ORIGINES

JUSQU'A L'ÉPOQUE

CONTEM

1'

O

R A

OUVRAGE ILLUSTRÉ DE GRAVURES DANS LE TEXTE ET ACCOMPAGNÉ DE

1

S'

!•:

XXll PLAS'CHES

EX PHOTOTYPIE

PARIS SOCIÉTÉ DE PROPAGATION DES LIVRES D'ART SIÈGE SOCIAL 117,

:

CERCLE DE LA LIBRAIRIE

BOULEVARD SAINT-GERMAIN, II7

1902

I

/,"

SOCIÉTÉ DH PROPAGATION I) i;

s

LIVRES D'ART F

OND

I^

E

EN

1869

CONSEIL 1902

MM.

Eugène Guillaume, G. G. ^,

Edmond Taigny ^, G. RossiGNEUX ^,

MM.

Jules

Président d'honneur.

Président honoraire. Vice-Président honoraire.

GuiFFREY O. *,

Président.

Maciet, Vice-Président.

Roger Marx, O. ^, G. -Roger Sandoz

Vasnier ^,

Dauze ^, Q.

Lucien Etienne

^.

Feret Q.

Lucien Layus,

^, L O-

Stéphan Le Bègue. Charles Lucas

Massin

L 0.

^, Q.

NoiROT-BlAlS

^.

Maurice Poussielgue-Rusand.

Gagneau o. ^. Paul Garxier o.

A. Lahure

Secrétaire.

MM.

Bartaumieux I. Q. Victor Champier ^. Edouard Corroyer O. Pierre

Vice-Président.

t>, Trésorier.

Secrétaire.

Georges Mauban,

MM.

I.

i^.

Alphonse Robert Q.

*.

Ernest Royer.

MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ

MM.

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BOISON.

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Cambon.

Paris.

Louis

Henri Bouilhet.

Aucoc

fils.

P. C.\NAUX.

AUGER. Edouard Aynard.

A. Cantarel.

Bartau.mieux.

Cerf.

Basset

et

Moreau.

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Carlhian

et

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Chambin.

Chambre syndicale de la

bijoute-

rie.

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Chambre syndicale des

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Victor Champikr.

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LISTE DES

MEMBRES DE LA SOCIETE DES LIVRES D ART

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Chevrih.

P.

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Gustave Foucher. Fourdinois,

Clermont.

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Fontana.

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Henri CoauEREL.

Froidefon.

Edouard Corroyer.

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DeSCLOZIIiRES.

D' Emile-Julien Goubert.

Després-Rouvenat.

P.

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A. Eggiman.

Gross

et

Langoulant.

Gruel. Jules GUIFFREY. (Biblio-

F.

GUILLARD.

Eugène Guillaume. L. GUINOT. Louis Harant.

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HÉRISSEY.

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IX

LISTE DES

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p0uss1elgue-rus.\nd.

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Mannheim. Edgar Mareuse. A. Mariaxi. Charles Mariet

Mariotox.

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LISTE DES

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G. -Roger Sandoz. M""-' Gustave Sandoz.

Verger.

Armand

Sibien.

Alexandre Simon. Paul SiMox.

Alexandre Thomas.

VlXIT.

Warmont. Louis WOLFF.

XI

AVANT-PROPOS En

iS^4,

Beaux- Arts fines tout

le

publiai dans la « Bibliothèque de r Enseignement des

un modeste volume

»,

c'est

:

je

seul

le

cours du

intitulé

La gravure en

qui parut sur

traité d'ensemble

Quoique

xix*^ siècle.

:

matière dans

la

peu développé

fort

pierres

et

entaché

d'imperfections imputables à l'inexpérience de Tautcur dans u)i sujet qu'il s'agissait de renouveler puisque, depuis il

n'avait

pas

été

abordé,

forme de Catalogues divers on de spéciaux,

gence

et

il

fut accueilli par

France,

en

le

et

modernes

la

Bibliothèque

conservés

autrement

x\'iii

de saint Jean racontant que

à l'Evangile

les

jambes du Christ mis en croix ne furent pas rompues par

les

bourreaux,

on croyait bue au

réputé investi d'une vertu

était

de

qu'il préservait

vi'^

la

gemme

siècle cette petite

magique nous

initie déjà

torture.

prophylactique;

Edmond Le

latine

dont

Blant

attri-

caractère

le

au rôle superstitieux des camées anti-

moyen

forme

rec-

tangulaire, sa fiicture et jusqu'à ses minuscules proportions,

les

ques à travers tout

nombreux camées

même

le

grecs,

époque, avec

devises pieuses

âge.

sans

types, gravés en Orient à cette

des formules

ou amoureuses,

rappelle, par sa

11

magiques ou

et qui,

suspendus

votives,

des

à des colliers,

servaient d'amulettes populaires^.

1.

E.

Babclon, Catalogue des camées antiques

et

nio.lenies

de la BibUotKqtie Xationale,

nos 29 et ;o.

w^

2.

E. Babelon, Catalogue,

3.

PourOî non comminuetis

321

et

322.

ex co (S. Joann.,

XIX,

;6).

Edmond Le

Blant,

7/0

inscrip-

tions de picires gravées, p. 130,111' 538.

4.

Edmond Le

Blant, op.

cit., p.

75 et suiv.

;

E. Babelon, op.

cit, p.

187.

ii

liPOCIL'i;

Quant aux

cachets en

MKROVIXGIENXE

3

gravés en creux,

inldillr, c'cst-à-dirc

produit toujours en abondance sur

dustrie les

jaspe, rhématite, le cristal de roche,

ils

ne nous

la

si l'in-

cornaline,

le

que

oflVent plus

des types vulgaires, lourdement imités des anciens, tels que

Fortune, l'Abondance,

la Paix,

des quadrupèdes, des

la "Victoire,

insectes, des oiseaux, des poissons.

Il

la

Le

n'y a plus de portraits.

dernier que nous puissions citer remonte aux premières années

du

V^ siècle

:

c'est le

au

servit de sceau

nière fois,

dans

roi des W'isigoths, Alaric,

gemme, dans

Cette belle

fig. 5].

le

saphir du Cabinet impérial de Vienne qui

costume que donnent

Théodose. Autour du buste

REX GOTHORVM position de

laquelle se reflète, pour

génie antique, représente

le

la

'.

la

der-

la

de

royal,

lace,

monnaies aux successeurs de ALARICVS gravée la légende

est

:

la

technique,

la

matière,

dis-

la

légende, c'est l'œuvre d'un artiste

comme

romain. Mais Alaric, qui affichait prétention d'entrer de force dans antérieur d'un siècle à Clovis.

buste

le

I,

les

Parla forme,

figure et de

mort en 410 [PL

civilisation

la

Dans

les autres barbares, la

romaine,

cet intervalle,

est

décadence

la

que s'accentuer chaque jour davantage, et les graveurs des cachets sur gemmes en arrivèrent à se montrer à irrémédiable ne

peine à

la

fit

hauteur des graveurs des sceaux métalliques

coins monétaires contemporains.

tude générale en mettant en d'Alaric ric

avec

le

On

peut apprécier

parallèle,

sceau en or (non en

par exemple,

le

des

le

saphir

de Childé-

pierre fine)

I"' qui, pourtant, représente aussi

et

décrépi-

la

buste royal, de

face.

1. Le sceau d'Alaric appartint d'abord -i un certain Ulrich, comte de Momtort, mort en 1574. Il passa dans la célèbre collection Ambras, d'où il a ensuite été transféré au Cabinet impérial de Vienne. Voyez Millin, Mai^'asiii cncydopcdiqiu, i8li,t. III, p. 265;

Hermann RoUet, dans Bruno

Bûcher, Gcschichtc dcr technischen Kïinste,

Sacken, dans

Kunslhistorisdicn

t. II,

2.

p.

\e

Jahrhuch

53 à 35, et pi.

m,

L'abbé Cochet, Le

gienne,

ip.

34,

fig.

25

;

ilcr

fig.

Sammhingm

t.

I,

p.

326

;

des a. h. Kaiscrhauses in

E.

von

Wiai,

I.

loiiibeuii

de Childèrk I",

M. Deloche,

p.

369; M. Prou, La Gaule mérovin-

Les anneaux sigillaiies, p. 189; C. Barrière-Flavy, Les

IIPOQUE MI-ROVIXGIEXXE

4

orncmcnls semblables, suivant

à mi-corps, avec des

mêmes

traditions et les

conceptions esthétiques (ci-contre,

musée de

remarqué, au

J'ai

grosse bague en

cristal

vi" siècle

;

Fig.



I.

la

les



^

-

'.

Par



gravure des

la

camées dont nous parlions tout

à l'heure,

gemmes

que

comme

même

avec

pour

la

archéologique

l'intérêt

Bon

le

des

et

A

artistique qu'ils offraient à l'époque constantinienne. tels



plus bannaux. Les sujets

les

sont loin de présenter

de types variés,

i_

de l'inexpérience

lithoglyphes,

les

simple copie des tvpes traditionnels

place

et

bonne époque, aussi bien

exemple, on peut juger,

cet

lamentable où étaient tombés

ou

pénible

-

i

i

traite a la

grande sculpture que dans

chrétiens aussi,

profil,

tenant son casque

et

main. C'est une imitation

souvent

coins monétaires

ou du

v^

gravée une ^'énus armée, debout, de

la

une

incorrcctc de la \'én us armée, type classique

Sceau en or du

roi Cliildcric l^^

dans

Bonn,

au chaton de cet anneau de pierre

s'appuyant sur un cippe à

i).

fig.

de roche, trouvée à

une tombe du

Hausweiler dans

est

mêmes

les

Pasteur,

la

la

barque

de

de Jésus à Jérusalem, Daniel dans

Pierre, l'Agneau, l'entrée

fosse aux lions, les bustes

la

du Christ ou des apôtres Pierre

et

Paul, dans lesquels on pouvait encore reconnaître certaines qua-

de stvle

lités

les

rattachant aux anciennes écoles

arts iiidustrieh des peuples haibares

en or de Childéric disparut dans 1831

;

île

le

la

Gaule,

I, p.

t.

grand vol dont

mais des empreintes prises sur

l'original,

cuter

une reproduction galvanoplastique d'après

nons

ici.

77.

Nous

-',

rappellerons que

Cabinet des Médailles

le

LVS MOMILLVS

Romulus Augustule, de (li'iut.

4 cent.). Cette

1.

Comparez Chabouillct, \'oir les

XVI

;

gemmes

sceau

en

antérieurement au vol, ont permis d'exélaquelle a été faite l'image

face,

accompagné de

intaille est

reproduite à

la

que nous don-

légende

la p. 8,

catalogue d'une vente à'Autiquiiés faite à Paris, par H. Hoft'mann, expert,

2.

le

fut l'objet

Je doute de l'authenticité d'une intaille sur chrvsolithe qui représente

casqué et cuirassé de

pi.

ce ne sont

le

le

buste

ROMV-

n" 32, du

30 mai 1888.

Calai, des camées, etc, n" 1552 à 1574.

chrétiennes réunies dans L. Perret, Les catacombes de Rome,

Chabouillet, Catalogue, n^s 2165 et suiv.

;

E.

Le

t.

IV,

Blant, dans le Bulletin arclk'ol. de

EPOQUE MEROVIN'GIEMN'E

5

plus guère que des pastiches des tvpes monétaires contempo-

des croix, des couronnes, des palmes,

rains les plus vulgaires,

monogrammes analogues

des à

ceux qui figurent sur

à

les

anneaux

chatons métalliques ou sur certaines monnaies franques, bur-

gondes ou ostrogothes. L'usage qui s'introduit, dès barbare, d'inscrire

nom

le

non plus sur

la

lique qui en

forme

commencement

le

pierre elle-même,

mais sur

comme nous le d'Alaric, le nom des propriétaires des cachets toujours, sur la gemme elle-même. Quand Dauphiné, pour

ordonne que

la

lapis),

nom;

gemme du

I, p.

pierre sera enchâssée

la

156, 'note

p. 500, et pi. XII, fig.

I

370, n" 9

p.

;

et

4

le

;

King, Antique gems and rings, t. II,

presque

était gravé,

saint Avit

(-|-

523),

donne des

chaton, une prime d'émeraude

TAtheneuni français, 1856, p. 9 et suiv.,etpl. t.

sceau

le

le

monogramme

il

(l'er-

de son

entier de l'évêque devra être inscrit sur le cadre en

or dans lequel

Gaule,

sur

de son anneau épiscopal,

labrication

la

l'époque

car, à

les traditions romaines,

porte seulement en gravure

nom

le

métal-

dans une des contrées où

c'est-à-dire

mieux conservées

instructions

nans

encore

constatons

s'étaient le

sigillaire,

l'encadrement, est une preuve palpable de

et

à Vienne, en

période

la

sertissure

la

l'impuissance technique des graveurs de ce temps,

romaine

de

du possesseur d'un anneau

1852, p. 122;

;

pp.

même, 7/0

t.

II,

I

;

même,

le

420

'.

422

à

;

Les inscriptions chrétiennes de la

le

même,

Rev. archèoL, 1883,

inscriptions de pierres gravées, p. 121

p. 24 et suiv.

;

;

C.

I,

W.

C. Roach Smith, CoUectauea antiqua,

Drury Fortnum, dansVArchaeological Journal, 1885,

t.

XLII,

p.

159;

pi. IV, fig. 13 ; J. B. de Rossi, Bulletin d'archéologie chrétienne, éd. franc., 1870, p. 77 et Martignv, Dictionn. des antiq. chrét., p. 648, 655, 751; F. X. Kraus, Realencyclop. d.

Alterthums, \° Steine

christ.

von Sacken, dans Wien,

t.

II,

le

;

Garrucci, Storia délia arte cristiana,

1884, p. 35 et

pi. III, fig.

2 et

3

;

I.

S.

VI, p. 477 et 478 Ed. a. d. Kaiserhauses in ;

E. Babelon, Bulletin de la Société des

Antiquaires de France, 1896, p. 194; 1897, p. 274; 1898, p. 376.

gemmes

t.

Jahrbuch der Kunsthistorischen Samnilungen des

Un grand

nombre de ces

sont de travail oriental. .-^vit.

Epist.

LXXVIII,

Blant, Les

inscript, chrét.

1884,1,

145, et 1886,

p.

Migne

éd.

de la Gaule, II, p.

313;

le

t.

(?e

même

temps, on

caimibolus, ciiiinibclus. caimibohis, camaxiim,

iUiiiuiciis,

etc.

Nombre par

d'érudits, dès le

l'hébreu, l'arabe, ce terme, dont

le grec, le latin,

aux xui"

et xu"-' siècles,

il

soit en relief, soil en ereiix

lement

gemmes

les

ont cherché

siècle,

wi"-"

tandis qu'aujourd'hui

gravées eu

relief.

font nos dictionnaires,

le

le

Au

mot

hypothétique du bas-latin, camaleum qui traviiilier,

/.aaaTc'Jîtv,

eaiimljohis vient

joyau.

Pour

les

je

du grec

croirais

serait

la

de

à

une forme

formée sur

ciiniahieii,

le

grec

caïuaveiiL

qui signifie proprement un

Grecs de Constantinople,

étaient les joyaux par excellence;

désigne seu-

lieu de rattacher,

caiihiJ.neii

plutôt que

y.ivxr'hiov,

il

était,

gravée

Nous nous garderons

rapporter toutes les hypothèses proposées.

comme

sens

le

gemme

ne faut pas l'oublier, une ',

expliquer

à

les

camées

chambre où

les x£tu.r,Ata s'appelait x£[[j(.Y]X[âpyiov, et le

et les intailles

l'on conservait

préposé à

la

garde des

joyaux impériaux, qui comprenaient surtout des camées

et

des

intailles, était le xstfxYjXtâpyo;.

N'est-ce point le grand pillage des xtiixr^ioL des palais et des églises de Constantinople, en 1204, qui a

populaire parmi

les

Latins? N'est-il pas légitime de supposer que

ceux-ci, rentrant dans leurs •AtiiuTÎkvx,

nom I.

grec,

rendu cette expression

patries respectives, chargés

de ces

en auront, dans leur prononciation barbare, défiguré

dont

ils

continuèrent pourtant

J. Guiffrcy, Les inventaires de

Jcau, duc de Berry,t.

I,

à se

servir, parce

Introd., p. cxxi.

le

que

LES CRISTALLIERS

76

DU

SIECLE

XIII'-'

leur langue ne leur offrait pas d'expression équivalente? Est-il

téméraire, au surplus, de conjecturer, au point de vue philolo-

gique, que. entre

y.v.ai^'Xiov et cainaieul

probablement une forme

ou camahieu,

intermédiaire,

il

dans

soit

dans l'un des dialectes parlés par

XIII"-'

siècle, soit

l'an

1204? Le vénitien du moyen

nous_ manque

du

grec

le

les

Croisés de

par exemple, avait des

âge,

particularités qui autorisent notre hypothèse, et le rôle joué, à cette

époque, en Orient, par

que

c'est

nous

les \'énitiens,

porterait à présumer,

par l'intermédiaire de leur langage que

répandu en Occident

a été altéré et s'est

Ce ne furent pas seulement

les objets

le

mot

xsia-r^X'.ov

'.

du culte religieux qu'on

décora de camées et d'intailles. Le luxe privé aussi s'en para avec profusion

et

xiv^ siècles,

de parcourir

suffit

il

pour y relever

les

Inventaires des

mention, maintes

la

fois

et

xiir'

répétée,

d'armes, coffrets, livres, bagues, ustensiles de table ou de toilette,

joyaux

que par

le

heaumes ou

antiques. Plus encore

on enchâsse des camées sur

passé,

coffrets, les ais des les

gemmes

incrustés de

et vaisselle,

les

armes de luxe des chevaliers

les casques, les

Ou

maint pierre et

assise

camahiers. (En 12S0, Renart

semblable engouement pour

les

camées

devait nécessairement provoquer, chez les artistes

Au

c'est

dériver de la syllabe

/.i:

2.

que

de

du grec /ù.iiow/: bas

terminaison lonlieu,

le

Nouvel

et les

'.)

intailles

du moyen

âge,

point de vue philologique, la seule objection qu'on puisse faire à l'étymologie

que nous proposons, vient

:

hiauine de convoitise

il ol

Safirs, rubis

1.

les

manuscrits, les harnachements des chevaux,

El H

Un

meubles,

ieit,

formé du

ieiil,

latin

la s^-llabe ca

zei[j.j)'àiov.

latin

chelandium

nous citerons

du mot canmhieu, camaieut, ne

Cependant, par exemple,

aussi au

(Du Cange,

v

mot

Camahieu.

saurait guère

français chaland

y Chdaudium).

moins un exemple analogue,

tcnohum.

Cité dans V. Gay, Glossaire,

Gloss.,

le

Pour la mot

l'ancien

DU

LES CRISTAI.LIEKS

l'ambition du tailler

A

Paris,

siècle,

xni'^

il

SIÈCLE

77

gemmes

analogues à celles

existait, déjà

organisée au com-

de graver des

et

qui arrivaient d'Orient.

mencement du

X1U'=

une corporation de

lapidaires dont les origines se rattachaient

cristalliers

aux graveurs de

de

et

cristal

de roche dont nous avons étudié les principales oeuvres dans

le

précédent chapitre. Les statuts de cette corporation sont insérés

dans

cristallier consistait

dans

quartz hyalins,

fines,

'.

La profession de

et

des autres pierres

Livre des métiers d'Htienne Boilcau

le

émeraudes

et

toutes

du

la taille

translucides variétés

les

cristal

ou opaques, du

agates,

On

jaspe.

en

rubis,

fabriquait

des joyaux, des cabochons, des coupes, des flacons sur lesquels

même

on gravait des ornements géométriques ou en

historiés,

ou en creux. Le

relief

XXX

titre

métiers contient les statuts de la Corporation, «

»

sous cette rubrique

En marge, une annotation nous apprend que

1295, furent establiz gardes du

Haye. Le jeudi devant

Le

Perrier...

la

Pentecôte

Le vendredi après

Samson Le

mestier,

la

Loranz Clers

:

d'hommes

choisis parmi les cristalliers les plus en

1292, mentionne à Paris, 18 cristalliers, 13

de Paris tenaient surtout

cristalliers

tinguer des pierriers de voirre ou

dont

la

ie

{Hisioire

de

Hugues

renom

étaient

la taille,

pierriers et

en

14 voir-

à

honneur de

î'o/r;/;;/(T5, c'est-à-dire

se dis-

des verriers

spécialité était de fondre et de teindre le verre et les pâtes

livre des métiers,

d'Etienne Boilcau, public par R. de Lespinassc

et Fr.

Boniiardot

générale de Paris), Introd., p. XLi.

2.

R. de Lespinasse

3.

R. de Lespinasse, Les

II,

|...)

'.

Les

1.

Tan

«

Perrier maistres du meslier. » Ces pru-

nomination du prévôt de Paris \ Le Livre de

riers

et

Saint-Denis 1306, furent

et

la

:

Guillaume

1304, ce fut

Le Perrier

t.

des

Cist titres parole des Cristaliers et des Perriers de pierres natu-

reus.

à

des sujets

du Livre

p. 81,

poration des

et Fr.

note 4. Voir à

Bonnardot,

op. cil., p.

61-63.

inéliers et corporations de la ville de la p.

cristalliers, à partir

81 et suiv.

du xiv=

du

siècle.

même

ouvrage,

Paris, xiv.

étoile,

du

'V,

fig.

le

croissant lunaire au-dessus

Une

:

lVCR(iiiti)

de

la

Lune, des Gémeaux

noms ALEXANDER CLEOPATRA, dont la demeurée aussi populaire au moyen fig.

Nous pentine

16]

1

.

— gravée sur

Peut-être;

est intaillée

des

signes

puissance talismanique

âge que dans l'antiquité

'.

signalerons enfin une dernière

deux femmes

COLÇaliiii) \X(or)

de trois étoiles, avec les

et

était

[PL V,

par une

agate blonde en forme de larme de

munie d'un trou de suspension,

Soleil,

la

nous

qui

signes de Mars et de \'énus séparés

15] \

de

constellation

la

du

salut

précédente, de l'ancien Cabinet de l'ab-

l'inscription suivante

et

FELI(.v) [PI. collier,

les

le

Sur un jaspe veiné

baye de Sainte-Geneviève, on voit d'un poignard,

:

;

l'une,

deux

ses les

gemme

faces [PL V,



fig.

17].

cheveux dénoués, lève

pour Javeant, faventihus

2.

Chabouillet, Catalogue, n" 2240.

3.

Chabouillet, Catalogue, n" 2241.

4.

Chabouillet, Catalogue, n° 2243.

5.

Chabouillet, Catalogue, n" 2244.

asiris (?)

ou un

nom

propre.

celle-ci

la

en

D'une

ser-

part,

main pour

DU

LES CRISTALLIERS

indiquer

bonnet

globe céleste à sa compagne;

le

qu'on retrouve sur

plat

main droite

la

SIHCLE

XIII"-'

les

son cœur. Sur

à

85 coiffée d'un

celle-ci,

sceaux contemporains, porte

l'autre face, ce

sont deux

femmes

vêtues d'un costume à peu prés semblable qui, entrelaçant leurs bras, se livrent

gemme et le

est

à

une conversation

parsemé de

lettres et

du

de signes cabalistiques

costume des quatre personnages de

d'une manière frappante xii*^

au xiv^

duelque

types de

les

Le champ de

attentive.

'.

la

Le type

cette intaille rappellent

nombreux sceaux féminins

siècle.

que

incertaine

du moyen âge où

soit l'époque

l'on

doive rigoureusement placer ces talismans, leurs légendes latines et leur style

gemmes

des

rie

ne permettent pas de

gnostiques

dans

les faire rentrer

à inscriptions grecques,

sorciers, des

et

reproduisaient sans relâche, à

charlatans

humaine. Cependant,

autres

les gra-

demande des

la

exploiteurs de

la

crédulité

gemmes dont nous venons

de parler

et

si les

catégo-

d'origine

que

orientale, qui pullulaient à côté d'eux, en Europe, et

veurs copiaient

la

sont latines et occidentales d'inspiration, de style et de technique,

analogues

elles interprètent des traditions superstitieuses

qui rendaient les ahraxas leurs,

à

que

ce

les

Quoi d'étonnant,

populaires.

si

amulettes

à celles

magiques

d'ail-

astrologiques

et

l'Orient, aient été imitées par les graveurs des pays latins et

ceux-ci aient fitbriqué des talismans

mêmes

usages

L'étude des

gemmes

tique rigoureuse.

au début de

l'histoire

de

I.

que

destinés aux

qui ont servi de sceaux au

la

Nous avons

l'ère féodale,

ensemble

vu, dans le

parti

nouveaux pour

Chabouillet, Catalogue, n° 22^^.

et

moyen âge

avec une

cri-

période carolingienne

la

qu'on en peut

glyptique à cette époque

vont démontrer qu'on aboutirait sants et plus

et

?

mériterait d'être entreprise dans son

et

analogues

de

:

les

tirer

pour

pages qui suivent

à des résultats encore plus saisis-

les siècles postérieurs,

jusqu'au

xvi'=.

86

DU

LUS CRISTALLIERS

gemmes

Sans doute, un grand nombre de

encastrées dans les sceaux pendant toute

mais

moyen âge lui-même ne

le

gemmes,

la

pas

s'est

en copiant ou imitant

soit

SIÈCLE

XIII'^

antiques ont été

durée du

moyen âge

faute de graver des

fait

sujets antiques, soit en

les

s'inspirant de types contemporains. Les trois quarts des

qu'on

sigillaires

du moyen âge

l'antiquité sont certainement tif

de leurs types

sécurité

'.

des intailles de

l'examen compara-

;

de leur style permet de l'établir en toute

et

donc distinguer avec soin

faudrait

Il

comme

jusqu'ici, considérées

a.

gemmes

i° les

:

gemmes

qui sont réellement antiques; 2° celles qui sont des copies ou

gemmes antiques par des artistes du moyen gemmes directement inspirées de sujets contem-

des imitations de

âge;

3° enfin, les

porains.

Nous ne saurions

entrer,

dans

ici,

examen

cet

aussi

minutieux qu'intéressant, qui nécessiterait de longs développements. Pour tence au

gemmes

les

moyen

antiques,

comme

âge, soit

constatation de leur exis-

la

sceaux, soit

comme

décoration

de reliquaires ou d'autres objets d'orfèvrerie, couperait court aux

arguments par lesquels on que

ou

telles

Renaissance

gemmes que

les

Sur

I.

ou plus

moyen

gravées au

démontrer

parfois, entrepris de

gemmes

de ces

telles

italienne

a,

sont dues à des artistes de

modernes

encore.

âge, leur étude permettrait

d'établir

graveurs français de l'époque gothique étaient

les pierres

ouvrages suivants

:

gravées employées

Douet d'Arcq,

comme

sceaux au

moyen

aussi

âge, voyez surtout les

Colleclion des sceaux des Archives de l'Empire, p.

G. Demay, Inventaire des sceaux de l'Artois et de Schuermans, Intailles antiques employées au moyen

la Picardie,

âge,

1872,

la

Quant aux

274;

préface (avec planches^ in-8

;

Wiggert, dans

;

les

Milthcilungen des thïiringisch-sàchsischen Vereines \ur Erforschung des vaterlàndiscben Altcrthums,

t.

VII, Heft 4

Zeilschrift,

Neue

;

Folge,

E. Geib, Siegel deulscher Kônige uiui Kaiser, dans II,

p.

83 et

gems, dans ses Collectanea antiqua,

King, Antique gems and rings, fig.

8

;

t.

t.

II, pi.

A. Lecoy de La Marche, Les

d'archéologie

byzantine,

Manuscripts in

p.

the British

158; Roach Smith, Médiéval IV, 1857, p. 65 et pi. XVIII,

22; \V. de

Muséum. 6

XVII,

fig.

i

;

pi.

sceaux, p. 21 et suiv.

Gny

[B'irch,

XXXIX, ;

\'

Archivalische

seals

set U'ith

XIX

et

fig.

9

XX

;

et pi.

ancienl

C.

W.

XLIX,

G. Schumberger, Mélanges

Catalogue 0/ Seals in the Department oj

vol. in-80 avec pi.

DU

LES CRISTALLIERS

prédécesseurs des temps carolingiens

leurs

aboutirait

italiens; elle

l'occasion,

aussi

originaux

être

comme

lement,

champ

en

passant,

de

l'histoire Il

l'art

restreindre et

premiers

les

essayons

d'études;

exemples topiques,

de

toutefois

prodromes

les

qu'ils

à

Mais

bronze.

de planter

jalons de fixer,

par

de ce chapitre

moyen

français au

surent,

des types sigillaires, aussi

sur les matrices de

nous sommes obligés de nous

furent

le

successeurs

et leurs

démontrer

à

créer

et

gemmes que

sur les

87

œuvres antiques, que

habiles à copier et à imiter les

bien

SIÈCLE

XIII'=

seu-

vaste

ce

quelques

nouveau de

âge.

ne faut pas voir des gravures antiques, mais bien au contraire

des intailles contemporaines, dans

gemmes cavaliers. Nous en

plupart des

la

sigil-

dondu moyen âge qui représentent des nons, sur notre planche \'l, un certain nombre de spécimens laires

dont Le

rapprochement

seul

le

n"

au

intaille

I,

une charte de

du

la fin

est

éloquent par lui-même. de Pierre de

sceau

siècle, a

xu--'

sur

Longueville,

pour type un cavalier dont

ou gonfanon, type qui ne Ce type du cavalier ou plutôt du

lance est ornée d'une oriflamme

la

saurait

remonter

à l'antiquité

'.

chevalier à l'oriflamme se retrouve, avec des modifications dans

pose du cheval

la

sur

-;

l'intaille

met, connétable l'intaille fig. 3]

^

1.

3.

4.

la

gravure,

sur

au

l'intaillc

au contre-sceau de Guillaume du

Normandie,

de

en

1233

[PI. 'VI, fig. 2]

Hom' ;

sur

[PI. VI,

sur beaucoup d'autres qu'il est superflu d'énumérer.

Notre n"

2.

de

contre-sceau de Henri d'Apremont en 13 51

au

et

les détails

de Jean, comte de Soissons, seigneur d'Amboise,

contre-sceau

en 1262

et

4,

intaille

G. Dema3% Inventaire

Demay, G. Demay, G. Demay, G.

nos 547 et 348.

au sceau de Jean de Paye, archevêque de

des sceaux

delà Normandie, p. 40, n° 558.

Inventaire des sceaux de la Picardie, p. 6, n" 37. Inventaire des sceaux de l'Artois, p. xvi, n" 187. op.

cit.,

p.

xxiv, no

549

;

voyez encore un type analogue sur

les

88

DU

LES CRISTALLIERS

comme

Tours, en ]2io, représente,

même

\IU^ SIÈCLE

tant de

gemmes

temps, saint Georges à cheval transperçant

sa lance

dont

la

hampe

autre croisette devant

dragon de

le

terminée par une croix: on voit une

est

du

la tète

cavalier

'.

Un

type presque sem-

blable figure sur les intailles sigiilaires de Tofficial de

Cambrai en

du comté deMontfort, en 1415 au contre-sceau du chapitre de Saint-Pierre

1362, et de Joret Layr, receveur

Le n"

3,

du

sigiilaires

intaille

=.

et

du Mans, en 1291. a pour type un cavalier à la chasse point d'atteindre un cerf Le n° 6, intaille au contre-sceau

Saint-Julien

sur

le

'.

de Gilles de Hallu. en 1237, représente un chevalier couvert de sa cotte de mailles;

il

tient de la

lui-même

crucigère; le cheval

main

est tout

droite

une longue lance

caparaçonné

*.

Ces exemples que nous pourrions décupler, rien qu'en consultant

musée sigillographiquc des Archives

le

type du chevalier avec

le

les

variétés

nationales,

donnent

que présentent aussi les

sceaux en métal. Sur toutes ces gemmes, ce type est gravé d'une

manière rude

et assez

maladroite;

de conception esthétique, rier,

il

y

a partout parité de stvle et

qu'il s'agisse

d'un chasseur, d'un guer-

Comment donc

des

de tvpes aussi voisins

les

d'un saint Georires. d'un saint Maurice.

même

centaines d'intailles du

uns des

stvle.

souvent avec des emblèmes chrétiens, pour-

autres, et

raient-elles, si elles étaient antiques, avoir été réunies,

ment retrouvées aux Poser

la

ou

xii'^

question, c'est

la

xiii^ siècles,

résoudre

tion plus détaillée que celle d'autres particularités de

;

sans compter qu'une descrip-

que nous avons donnée,

costume, d'attitude

interdisent de

placer la gravure de ces

autre que celle



1.

2. 5.

4.

G. Demay,

no 327.

cit.,

n°^ 328 et 329.

cit.,

p. xvii,

cit., p.

et

gemmes

relèverait

d'attributs à

qui

une époque

furent encastrées dans les matrices des

elles

op. cit., p. xxiii,

Demay, op. G. Demay, op. G. Demay, op. G.

simultané-

pour servir de sceaux?

n" 195.

xxiii, n" 350.

LES CRISTALIJF.RS IIU

Xni'=

SIHCLE

89

sceaux. Rcconnaissons-lc donc sans hésiter, toutes

sont les œuvres de graveurs médiocres du

que nous aboutissons, pour sions analogues

nous

siècles

les



à celles

xii'-'

et

xiii'-'

moyen des

même

que nous venons de passer en revue

1220

1250

et

et

III

et

serait-il

style

xi'=

pas

tenant une croix, sur

de Jean l\\ comtes de

on ne saurait

[PI. VI, fig. 15] ';

que

les

examen

leur

et

comporte des déductions aussi rigoureuses. Ainsi en contre-sceau de Jean

x'^

ix*^,

?

D'autres intailles à sujets chrétiens, sont du

exemple, des deux Anges

de sorte

;

des conclu-

Le contraire, au surplus, ne

a conduits.

surprenant, invraisemblable

cavaliers

âge

siècles, à

sigillographie

la

gemmes

ces

est-il,

par

la gemme du Vendôme, en

faire

remonter

gemme à l'époque constantinienne ni la placer dans l'art byzantin. Même observation au sujet de Tintaille du contre-sceau cette

de l'abbaye de

la

Trinité de Caen, en 1221,

debout, voilée, tenant un livre fig. 8]



figure

une abbesse

une crosse abbatiale

et

[PI. VI,

même gemme se trouve encore au contre-sceau de abbesse de la même abbaye en 127 1. Sur Tintaille du

La

'.

Béatrix,

contre-sceau du chapitre de Tournai appendu à des documents de 1237, 1283 et 1574, c'est

un personnage de

style barbare, debout,

tenant une croix [PL VI,

fig. 1]

L'intaillc

du sceau de Thomas

de Lampernesse, [PL

VL

naies

fig. 9]

du

xiii'^

'

en

1226, a

'.

comme nombre

pour emblème l'Agneau pascal de sceaux en bronze

siècle français. L'intaillc

et

de

mon-

au sceau de Chrétien, cha-

noine d'Amiens, en 1210, a pour type l'archange saint Michel pesant une

âme dans une

balance

'

:

cette scène de psychostasie,

copie de tant de sculptures et de miniatures médiévales, ne saurait être

byzantine,

ni, à

plus forte raison, antique.

1.

G. Demay,

op. cit.,

2.

G. Demay,

op. cit., p. xxii, n" 311.

p. xxii,

3.

G. Demav,

op. cit.,

4.

G. Demay,

op.

5.

G. Demay,

op. cit., p. xxii,

p. xxii,

cit., p.

n" 310.

n" 317.

xxii, no 315.

n" 516.

LES CRISTALLIERS

90

un

C'est bien aussi

DU

SIECLE

XIIl^

du moyen âge que

travail

cette

intaille

représentant un buste de style barbare, les cheveux relevés sur

nuque, un à Gautier,

au cou, qui

collier

chambricr de France,

Nemours, évêque de Parfois,

les

qu'on reconnaît

intailles

même

intailles suivantes

:



1,

16]

'.

fig.

à

son

la

et 1203,

Pierre de

fils.

de personnages divers,

sigillaires

même

graveur ou, à tout

moins,

le

Comparez, par exemple,

type.

celle

121

1174

parenté de sujet, de style et de

telle

main du

la

copie servile du

en

et

Paris [PI. VI,

on constate une

technique entre

la

a servi de sceau en

les trois

du sceau de Foulques Painel, en

du contre-sceau de Richard, évêque de Winchester (1174-1189); 5° celle, enfin, du contre-sceau de l'abbé de SaintÉtienne de Fontenay, prés Caen,en 1271' [PI. VI. fig. 10, 11 et 12]. Bien que de dimensions fort différentes, ces trois gemmes repré1205

;

2° celle

sentent

le

même

sujet

dont

sier élevé et

le

un personnage

:

siège est

assis sur

un trône

à dos-

soutenu par deux traverses en

recevant des mains d'un autre personnage, debout,

un

X,

objet glo-

buleux. Ce type est traité d'une manière presque identique sur les trois sceaux.

remonter

Qui donc,

quelles est gravé

un

fée,

époque,

pour

Mais ce Pierre,

comme

les trois,

sous

de

le

dans

coup de

la

même

la

style,

sur

les-

région

et

à

la

baguette magique d'une et servir

xiii^ siècle ?

n'est pas tout.

Rapprochez-en

la

abbé du Mont-Saint-Martin, en 1264

constaterez que l'un des

même

dans des montures métalliques

être encastrées

de sceaux au

gemmes

sujet qui n'a rien d'antique? Se seraient-elles

donc retrouvées toutes

même

après cette constatation, oserait faire

à l'antiquité, ces trois

le

gemme du

sceau de

[PI. VI, fig. 13]

> :

vous

type de ce dernier n'est rien autre chose que

deux personnages que nous venons de signaler sur xxiv, no 344. xvi, nos 182, 185 et 184.

1.

G. Deniay,

2.

G. Demay,

0/).

3.

G. Demay,

op. cit., p. xvi,

op. cit., p. cit., p.

no 185.

les

LES CRISTALLIHRS

gemmes l'abbé

Fontenay. Le sceau

de Saint-Etienne de

reconnaîtrez

enfin

même

le

personnage vêtu d'une tunique

un autel

statue placée sur

dans

stvle

du

la

gemme du

1219', qui représente un en prière devant une

talaire,

surmonté d'un baldaquin

à six degrés

peut prouver strictement que ces

même

des autres; et ce procédé de tradition

la

gemmes

même

main, du moins l'hypercritisme

le

sont de

plus étroit ne

ou des imitations

saurait nier qu'elles soient des copies

la

de l'abbé

de

VI, fig. 14|.

Si l'on ne la

et

copie servile, mais abrégée, de ceux-ci.

la

contre-sceau de Pierre de Hotot en

[PI.

9I

SIÈCLE

XIII'^

de Foulques Painel, de l'évêque de Winchester

Mont-Saint-Martin est \'ous

DU

copie des

gemmes

les

unes

pas dans

n'est-il

médiévale depuis l'époque carolingienne, où nous

l'avons saisi sur

de ce temps?

vif

le

De

dans

telles

les

types sigillaires et les Crucifixions

rendent

constatations

l'hypothèse de

l'origine antique de ces intailles tout à fait inadmissible.

Comme

nous

disions plus haut, à côté des sujets religieux,

le

inspirés de la tradition chrétienne

ou de

lique contemporaine, la glyptique des

un grand nombre de types directe de et plein

gemmes

d'incertitudes

il

:

xir' et

Ici,

antiques

empreinte

ou avec

sa copie

délicat,

mieux étudié si

à la fois les

ou

telle

telle

affaire d'expérience personnelle,

dans bien des

cas,

il

faut savoir, avec sin-

reconnaître son impuissance et demeurer dans l'incerti-

tude humiliante.

nous l'avons

I.

et

copie

produite avec une intaille gréco-romaine

moderne. C'est

même,

produit la

peut arriver qu'il soit impossible au

médiévales, de décider

sigillaire a été

de sentiment cérité,

et

wW siècles a

nous abordons un point

critique le plus exercé, à celui qui a le

gemmes

sigillographie métal-

qui ne sont que

sigillaires

antiques.

la

G. Demay,

fltit

!oc.

D'autres

fois,

cependant, on pourra,

pour des sceaux carolingiens, prendre

cit.,

n° 175.

le

comme copiste

DU

LES CRISTALLIERS

92

sur

le fait;

OU

SIÈCLE

XIII'^

on

bien, l'œil guidé par l'expérience pratique,

prononcera avec assurance,

même

se

une preuve matérielle ne

si

peut être invoquée. Le buste de Mars, sur

la

gemme du

sceau de

Jacques de Douze, prévôt de Xotre-Dame de Bruges en 1298, est

une imitation du Mars antique, mais son remonter regarder

[PI. VI, fig. 17]'.

l'antiquité

à

comme

inintelligibles,

appartenant

style interdit de le faire

Je ne saurais,

Tépoque gréco-romaine

à

mais inspirées de

gemmes

non les

plus,

scènes

classiques, qui figurent

aux sceaux de Guillaume de Tournebu, évoque de Coutances 179-1202)

(i

commencement du

au

La

20]' et de Servais, abbé de Montmorel,

[PI. VI, fig.

gemme du

sceau de Sauvai, doyen rural d'Amécourt, en

1259. est une Minerve, copie barbare d'une

Médiévale aussi chapitre assise sur

de

gemme du

est la

en

L...

une haute

gemme

femme casquée

tenant un enfant sur ses genoux,

ou un Ange volant au-dessus de

présente une couronne

antique ^

sceau de Wautier. prévôt du

1241. qui a pour type une catJ.n-dra et

tandis qu'une \'ictoirc

Le

"'.

siècle |P1. VI, fig. 22]

xii"'

sa tête lui

'.

i

Trajan

style des bustes de

et

d'Antonin qu'on

a

reconnus

sur les intailles sigillaires de Jean Mancel, trésorier de l'église de

Warwick en

1259. et de Jean de Sainte-Aldegonde, bourgeois de

Saint-Omer, en

gemmes traits

de

1501'',

atteste

Commode

et

de

que

ce

sont des imitations de

comme

les por-

Caracalla dont nous avons

parlé à

antiques, gravées au

moyen

âge, tout

l'époque carolingienne. L'intaille

au sceau de Jean de Flainville, chanoine de Rouen

1.

G. Demay,

2.

G. Demay,

p. xvi,

op. cil., p.

vu, n»

13.

n» 181.

3.

G. Demay,

op. cit., p. xvi,

4.

G. Demay,

op. cit., p. IX,

5.

G. Demay,

loc. cit.,

6.

G. Demay,

op. cit.,

n" 186.

n" 51

n» 53. n»* 281

et pi.

et 284.

|

DU

LES CRISTALLIERS

est

il

frappe avec

sur un

assise

reusement

sa croix

'.

L'intaille

le

\'icloire

la

dragon

trône

et

tenant

qu'il

au contre-sceau de la \'ierge

l'Enfant Jésus

[PI. VI,

une gravure d'une remarquable finesse; malheu-

18] \ C'est

fig.

comme

teutoniqucs en 1286, représente

l'ordre des Hospitaliers

nimbée

93

debout, nimbé, foulant aux pieds

hampe de

la

SIÈCLE

un Ange représenté

1262, a pour type

en

antique;

XIII^

la cire

qui nous en a conservé l'empreinte a subi des

détériorations à travers les âges.

Non moins remarquable comme

exécution technique est

de vieillard, de face, barbu, aux

accentués

traits

et

la tête

amaigris, qui figure sur l'intaille du contre-

La Couture, au Mans, vers

sceau de Garin, abbé de xui' siècle [PI. VI,

Sur

le

fig.

19]

la fin

du

'.

grand sceau en bronze des

foires

de Champagne, en

1291, on voit, encastrées de chaque côté de l'écusson central,

deux gemmes de

même

grandeur, qui représentent chacune

buste à mi-jambes d'un guerrier barbu, vu de

le

trois quarts, nu-tête,

drapé à l'antique, tenant d'une main son épée appuyée contre

son épaule,

et

[PI. VI, fig. 21] (l'une

des deux empreintes est fragmentée).

impossible de classer à l'antiquité une

physionomie cristallier fin

réaliste

de ce chevalier

qui a gravé ce portrait sur

du xur'

siècle et

trois dernières intailles

l'on

peut

au maniement des

telle

gemme. Le

présager,

les secrets

outils, est à la veille de

de véritables chefs-d'œuvre.

1.

G. Demay,

op. cit., p. xxiii, 11° 355.

2.

G. Demay,

op. cit., p. xxii,

3.

G. Demay,

op. cit., p. xxiii,

n» 321. n" 331.

Il

image; remarquez

et l'habileté

que nous venons de

médiévale, familiarisée avec tous

laire

mutle de lion

de Fautre, son bouclier orné d'un

rien citer,

est la

technique du

travail

qu'à

que

la

la

de métier

donner

est

de

la

vue des

glyptique

et

rompue

à l'art

sigil-

!

i

CHAPITRE V Le

roi Charles

V

La seconde moitié du de

la

et d'Anjou.

xiV^ siècle pourrait être appelée l'apogée

glyptique française, aussi bien à cause des œuvres remar-

quables qu'elle enfanta, que pour tionnèrent ces œuvres

aux

ducs de Berry

et ses frères, les

artistes.

Le

roi

et

Charles

les

amateurs de goût qui

collec-

surent prodiguer les encouragements

V

(1364-1380)

et ses trois frères, Jean,

duc de Berry (y 14 16), Louis l", duc d'Anjou (7 1384) et le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi (7 1404) ont fait rédiger des inventaires détaillés

de bijoux". Le nombre

camées

de

et

collections d'objets d'art et

leurs

richesse des joyaux rehaussés de

la

qu'avaient réussi à rassembler ces véritables

et d'intailles,

Mécènes, confondent notre

imagination tout

anciens Trésors des palais

des églises de Constantinople.

et

Vases de toutes formes, couronnes perles,

d'émaux ou de

de camées, anneaux siles,

I.

armes

ei

et

autant

que

les

chaperons scintillants de

pierres précieuses, ceintures garnies d'or et

et colliers,

meubles,

coflrets, reliures, usten-

harnachements constellés de gemmes,

la

descrip-

Jules Labarte, Inventaire du mobilier de Charles V, 1879, 111-4°; J- J- Guiffrey, Invenduc de Berry, 1894 et 1896, 2 vol. 111-8°; L. de Laborde, Inventaire dm

taire de Jean,

joyaux de Louis de France, duc

i Anjou,

dans

le

t.

II

de sa Notice des émaux,

musée du Louvre; Bernard Prost, Inventaires mobiliers

Bourgogne de in-S».

la

maison de

Valois (1363-1477).

Tome

et I,

bijoux, etc.

du

extraits des comptes des ducs de

Philippe

le

Hardi. Paris, 1902,

LE ROI CHARLES V ET SES FRÈRES

96

tion de toutes ces richesses

de

donne une

cour des princes français, peu d'années avant

la

d'Azincourt(i4i5)

désastre

le

jamais Bourges, Angers, Dijon ne revirent de

:

pareils jours de splendeur artistique. si

idée saisissante du luxe

Sans doute, ces documents

explicites renferment des descriptions naïves et désignent sou-

vent sous des

noms

gemmes

chrétiens des

comme

Les cavaliers qui y sont décrits

de l'antiquité païenne.

étant des saints Georges

sont peut-être parfois des intailles romaines; Hercule étouffant

David; Persée avec

lion s'appelle

le

David vainqueur de Goliath; Vierges Marie; têtes de

Amours ou

les

Mais

la

à sujets

cristalliers

des

précédent

Léda sont des

Anges;

des

xii'^

et

xiii'-'

roue sont des saintes Gatherines.

;

l'art

revendiquer qu'un

siècles

et

les

saintes Faces, des Véroniques;

on trouve

sûrement chrétiens, analogues aux

chapitre,

l'époque romaine

les

Mctoires,

à côté de ces appellations singulières,

gemmes le

les

Méduse sont appelées des

Némésis accompagnées de

les

de Gorgone devient

la tête

\'énus ou

les

qui

décrites des intailles des

que nous avons signalées dans peuvent remonter

ne

jusqu'à

byzantin, pour d'autres raisons, ne saurait

petit

nombre

d'entre

ces

types.

repré-

Ils

sentent ÏJinioiiciatioii Xoslrc-Duiiic, l'Yiiiagc de Kosirc-Diiiiw tenant son

Enfant. FYniage de ^'ostre Seigneur,

gneur, liers,

etc.,

la

ou

bien, des portraits à

lance au poing et

la

bardés de

le

Cnicifjienniil Xostre Sei-

mode du temps, fer,

des fleurs de

crosses épiscopales, des écussons, des lettres gothiques à titre

des cheva-

'.

des

lis,

Gilons,

d'exemples, quelques mentions non équivoques, extraites

de ces Inventaires.

Dans vons «

I.

et

le

testament

de Jeanne

d'Évreux en 1573, nous

rele-

:

Un

tableau cloant, d'argent doré, ou milieu

Voyez de nombreuses

dans V. Gay, Glossaire

citations

duquel

a

un

dans L. de Laborde, Glonain' des émaux, \° Caniahieu,

archi'ologLjue, \o Caniahieu.

LE ROI CHARLES V ET SES IRERES

97

camahieu, une Annonciation de Xostre Dame, semée de perles de pierreries

Dans «



'.

et

»

l'Inventaire

du mobilier du

Charles

roi

\',

en 1580

:

143. La vieille croix d'or aux camahieux, en laquelle a

un

grant camahieu où est l'Annunciacion de X. D. ou milieu, avec 5

autres camahieux,

menue

de

»

balaiz, 9

esmeraudes

et le

remanant garny

pierrerie et de perles d'Escosse.

191.

N'='

5

Un

petit reliquaire

où souloit avoir

la

\'éronique

en un camahieu.

N"

»

Un

579.

une

signet d"or pendant à

chesiiette d"or, et a

ou mylieu dudit signet ung saphyr taillé à 5 fleurs de lyz. » X" 580. Item, 2 signets pendanz à une chesne d'or, dont a,

en

l'un,

ung saphir

de fleurs de

entaillé à

lys...; et l'autre a

il

y

ung LR (Liidoi'iciis i?t'.v) environné ung saphir ouquel a entaillé ung

roy à cheval, armoyé de France. »

de

X" 607. Une bourse de satanin de bordeure

I-'rance

2 sceaulx

cul de villain, à

à

pourfillez

pendens à une chaync,

de

l'un

perles.



en une chayére en son estât royal tenant a

ung

autre saphyr beslong



est taillé

escuçons

Au dedans

est taillé le

3

sont

un roy séant

sceptre, et en l'autre,

ung demy roy en

estant

tenant une espée en sa main. »

X°25i4. Une croix

d'or...; et

d'un enfant blanc qu"un angre

tient.

N° 2412. Un camahieu où Xostre Seigneur

»

livre »

au pied dessoubz un camahieu

bordé

est

un

tenant

d'or.

X° 2964. Ung

petit

camahieu

carré d'un

ymage de

S.

Hus-

tachc, et lui fault la teste, le tout enchassillé en or.

X° 3026. Un camahieu sur champ rouge, où de Xostre Dame, blanche, séant, garny d'or '. »

1.

V. Gav, Glossaire,

v

Camahieu,

p.

257.

2.

V. Gay, Glossaire, '

\'°

Camahieu,

p.

257;

J.

est

un ymage

Labarte, Inveulaire du mobilier

du

Charles V. E.

B.VBELON.



Histoire délit gravure sur

gemmei.

"j

roi

98

ROI CHARLES V ET SES ERÈRES

I.n

Dans

du duc d'Anjou,

l'Inventaire

poursuit actuellement

la

AI.

H. Aloranvillé qui en

publication '.a relevé pour nous

suivant où est décrite une Nativité de Notre Seigneur



«

Un

293.

l'article

:

tabernacle en foçon de tableaus d'argent doré,

semé par dedens d'esmeraudes grandes et petites, balais grans et petis, camahieux et menues perles grant quantité. Et ou milieu desdis tableaus a un grant camahicu vermeil ouquel est Nostre

Dame

gisant et Nostre Seigneur en

autour. Et dessous est Nostre

cresche et angres tout

la

Dame

qui baigne son enfant,

saint Jozeph. Et siéent lesdis tableaus sur

derrière est

un

et

pié

quarré semé d'esmeraudes, de rubis d'Alixandre et petites perles

un

et sur ledit pié a

lesquels a

ymages

XII deniers

De son

chapitel de maçonnerie à fenestrages dedens

entaillées. Et poise

côté,

de Monseigneur

duc de Berry possédait entre autres

le

d'or,

un autre

»

;

de Monseigneur

fait

«

semblance du

annel d'or ouquel est

le

:

un

«

visaige

Dame

la

».

mention suivante

Inventaire, la

:

^

de fons de cuve, de

main ou environ, ou quel

a

^

visaige

un

petit

S f

mains de camahieu,

I

corps jusques à la ceinture d'un saphir, tenant son Enfant nu,

?

ymaige de Nostre le

la

petit tableau d'or longuet, sur façon

grandeur du fons de

la

à

duc, contrefait d'une pierre de camahieu

le

Nous trouvons encore dans son

Un

en tout XIIII mars \l onces

»

".

camahieu en un annel

«

;

de camahieu

fait

fut

à

un crochet.

donné au duc de Berry par l'an

1.

Cf.

1409

le

visaige et

et est ledit tableau

pend

et 6 perles, et

de

;

qui a

le

»

garni de

balais,

5

Ce joyau, ajoute

3

saphirs

l'Inventaire,

comte d'Armagnac aux étrennes

"'.

H. Moranvillé, dans

la Bibliothèque de l'École des Chartes,

t.

LXII, 1501,

p.

iSl

et suiv. 2.

On

connaît

le

nom de

Tcrfèvre du duc d'Anjou, charge par

tures d'or et d'argent pour ses camaïeux; villé, lac. cit., p. 3.

P- 37,

s'appelait niaitre Hcnr\^

d'exécuter des

mon-

'

Hambert. H. Moran-

186.

J. Guiffrey, Inventaire de Jean, duc

no 72.

il

lui

W ' 1

de Beiry,

t.

I,

p. 162,

n" éo6

;

p. 165,

n^éll

;

£

£

LE ROI CHARLES V HT

Dans 1467)

S.,

d'or, et

autre petite croix d'or faicte sur

Victor

époque,

Icrie

Gay

les descriptions

1400.

Un

de la reine,

En

dans des documents de

suivantes

1401. «

Une

croix d'or, là



même

la

couronnement d'une Nostre et

compte d'Hémon Raguier,

f)"

et a

:

tableau d"or à un

d'un camahieu, garnyde perles

faite

rond, en laquelle a ou

»

a relevé encore,

«

le

du cruceffiement Nostre Seigneur

4 bonnes perles autour.

Dame

Bon, duc de Bourgogne (1396-

y a escript JHS-XPS.

milieu ung camahieu

En

99

gros saphir sur lequel est entaillé d'un costé l'image de

horde

Une

«

le

PRIERES

:

Ung

«

N.

l'Inventaire de Philippe

SF.S

il

a

de balaiz

f"

Ç-lrgcii-

».

29, v°).

une des espines de

ronne de Nostre Seigneur, enclose soubs un camahieu où

la il

cou-

un

a

crucifix » (/;m'. de T église de Cambrai, 319) \

On lant

pourrait multiplier les citations de

les

même

documents du temps, publiés ou

ordre en dépouil-

inédits.

Les vases,

coupes, aiguières, ampoules, nefs, bassins, gobelets, hanaps en agate, jaspe

ou

partie d'entre

cristal

eux sont antiques, byzantins, orientaux,

aussi, en quantité,

eft'et,

de

l'art

tier

du

dont

il

impossible de ne pas

est

du moven âge

à l'art français

en

de roche y sont sans nombre,

et

roi Jean,

époque on

savait,

Le trône que

somme

« les

le

faire

plus ardent

comptes d'Etienne de

la

une

s'en trouve

en particulier du xiV^

remarque}. Labarte lui-même, byzantin,

il

et si

honneur siècle.

Et

champion

Fontaine, argen-

pour l'année 1352, nous apprennent qu'à cette en France, tailler et creuser le cristal de roche.

le roi s'était fait faire,

figure dans ce

compte pour

importante de

774 écus d'or. Plusieurs artistes avaient concouru à son exécution Jehan Lebraellier, orfèvre du la

fort

:

roi, avait été

I.

V. Gay,

l'ordonnateur de l'œuvre; Guillaume Chastaingue,

Glossaire, v°

Camahieu,

p.

258.

LE KOI CHARLES V ET SES FRERES

100

y avait peint quatre sujets des jugements de Salomon,

peintre,

armoiries de France; enfin, on y douze cristaux, dont il y avait cinq creux pour les bas-

des figures des prophètes trouvait

«

tons, six plaz et

main de

et les

un ront plaz pour

Pierre Cloet

».

'

Le

moyeu, qui furent

le

faits

parla

Cloet est sans doute

cristallier Pierre

l'un des maîtres de la gravure sur pierres fines, à Paris, au xiv' siècle.

En créa,

duc d'Orléans, comte de

1594, Louis de France, à

Toccasion du baptême de son

Camahieu ou du Porc-épic. Les occasion, un collier dont le jovau porc-épic, et

la

devise

dura presque tout

:

le

coniinus

l'emblème.

Camaïeu,

Si

qu'aient

aucun échantillon

monuments eux-mêmes, nous

comme laires

L'Ordre du camaïeu

que par

ne fut aboli

été

la

devise et

chevaliers

les

du

dans

la

:

cependant,

n'en

je

saurais

'.

nous passons des sources

Si

cette

semble que des camées représentant un porc-épic

il

eussent dû parvenir jusqu'à nous citer

il

-.

personnellement

lui

nombreux

peu

car

recevaient, à

du

un camahieu gravé d'un

était

et cniiiiuî,

Louis XII qui en conserva pour

Charles, l'ordre

fils

chevaliers

xv^ siècle,

\'alois,

littéraires

à

serons amenés

la

recherche des

à

constater que,

période précédente, l'étude des empreintes

suspendues au bas des documents de chancellerie

ceptible de fournir les éléments essentiels de l'histoire de

sigil-

est susla

glyp-

tique contemporaine. L'intaille

emblème

au contre-sceau du

roi Jean,

gothiques IRF (fobaiiucs rex Francoriim') sur-

les lettres

montées d'une couronne royale Labarte, Hist. des arts industriels,

1.

J.

2.

Victor Gay, Glossaire,

3.

L'un de ces camées

de Jacques saire, p.

4.

on

lit

:

«

t. I,

t.

I,

p.

VII, fig. 1]

+.

216.

p. 259.

est décrit

Ung

[PI.

comme

il

suit

dans l'Inventaire de

camail d'argent de l'ordre de

Mgr

la

d'Orléans

».

vente des bien

V. Gav, Glos-

259.

Douet :

Cœur

en 1362, porte pour tout

d".\rcq, Collection de sceaux,

sigiilum secreluni).

t.

I,

no 62,

p.

274 (sur

la sertissure

métallique

1

LE ROI CHARLES V ET SES ERERES Celle

du contre-sceau de Charles de

tête royale

face,



SECREY il

suit

la

X'hivculairc

du uiohiUcr

d'un roy sans barbe

celui de quoi le

Roy

les

en

joues,

'\

La

;

:

et est

un

est

— qui

on

«

lit

les

comme



femme,

de

c'est

:

de sa main

'.

»

peut-être

cheveux nattés sur

Charles

roi

est

d'Orient

fin rubis

portrait de

et la

SCEL

:

se trouve décrit

malheureusement

cire a

mots

Le signet du Roy qui

d'un

signet du

beauté

la

reproduit un véri-

la

figure de face, les

au

intaille

[PI. VII, fig. 3]

qui

scelle les lettres qu'il escript

Non moins remarquable Isabeau de Bavière,

roi,

Ce contre-sceau

représente une

13 71,

— dont

sertissure métallique

|P1. VII, fig. 2].

dans

la teste

Sur

'.

en

même

finesse de gravure font de la cire table joyau

du

portrait

le

V

10

M

en

soutTert d'un

1588 i'rotte-

ment prolongé. au sceau

L'intaille

d'Artois, en 1404

*,

de Jean de Pressy,

cheveux aussi élégamment nattés sur çaise

du temps de Charles VI

L'intaille

sente

receveur des Aides

un buste de femme de

est

trois quarts, les

tempes, à

les

la

mode

fran-

|P1. VII, fig. 4|.

au sceau de Henri, duc de Lancastre, en 1552, repré-

un buste de femme qui

et voilé [PL VII, fig. 5]

'.

encore présenté de trois quarts

est

Quel dommage que

la fragile

empreinte

en cire qui nous a conservé l'image de cette oeuvre exquise soit

peu détériorée!

quelque d'admirer

1.

J.

pureté des

la

G. Demay, Inventaire

traits, la

des iceaux

Labarte (Hisl. des arts industriels,

était

un

est

Il

t.

de III,

encore possible,

malgré

tout,

grâce idéale et pleine de senti-

l'Artois et de p.

209-21

la

Picardie, p.

1) prOteiidait

xxiv, n"

355.

que ce contre-sceau

travail byzantin.

Labarte, Inventaire du nwhilier du roi Charles V, p. 86, n" 5; 5. La collection iMarlborough dispersée en 1899, renfermait une intaille sur rubis que le Catalogue propose de 2.

J.

reconnaître

comme

l'original

du sceau

secret de Charles

n" 583 (Londres, 1S99, in-S"). 3.

G. Demay,

op. cit., p.

4.

G. Demay,

op. cit.,

5.

G. Demay,

op. cil., p.

xxiv, n" 557.

n" 1881. xxiv, n" 553.

V. The Marlborough Gems,

p.

100,

.

LE ROI CHARLES V ET SES FRERES

102

ment de dans

les

plus exquises des miniatures contemporaines.

Ce sont vraisemblablement des

portraits qui figurent sur Tin-

au signet de Bureau de La Rivière, chambellan du Roi, en

taille

1373

'

^^^ 1^^ intailles des sceaux de Pierre de

[P^- ^^'' ^^9- ^^]'^

Chevreuse, maître d"hôtel du Roi, en 1374

'

de

cette dernière effigie barbue, [Pi. VII, fig. 7]. C'est

un

(ace, est

vu de

rimaille du sceau de Foulques de artésienne la fin

mode face

[PI. VII, fig. 8]

du

*.

siècle et

xiv-'

On

:

cheveux

en 13 30. sur une charte

voit par ces quelques exemples,

commencement du

au

'

que représente

trois quarts, D...

3

des plus caractéristiques

portrait encore, imberbe, à longs

bouclés, drapé à l'antique et

de

VII, fig. 6] et

[PI.

plusieurs conseillers généraux des Aides en 13 71, 13 74 et 141

qu'à

que

ce visage de \'ierge, qui ne trouve son équivalent

xV^, c'était

une

courante, chez les cristalliers, de représenter les visages de

ou de

trois quarts, sur les

gemmes

qu'ils destinaient

à des

matrices de sceaux.

Comme nombre

de sceaux ecclésiastiques en bronze,

au contre-sceau d'Alfonse, évêque de Zamora, en de saint, de L'intaille

mitre en

face,

évêque

et

1

nimbé

392, est

l'intaille

une

tête

[PI. VII, fig. 9]

au contre-sceau de Marie, abbesse de >Ltrquette, en 1409,

représente une crosse abbatiale tenue par un bras et ornée

sudarium

au sceau d'Etienne de Rue, au

document de remarquable, le

du

*.

L'intaille

Sur

\

la

et

xiv*^

siècle,

sur un

Flandre, représente un cerf couché, d'un style

peut être imité d'un type antique

[PI. VII, fig. 14]

sceau d'Amiot Arnaud, procureur du duc de Bour-

1.

G. Demay,

2.

G. Demay,

o/".

cit., p.

op. cit., p.

xvi, no 203.

xx, n" 276.

5.

G. Demay,

op. cit., p. xxii, n°^ 523, 324, 325 (tète

4.

G. Demay,

op. cit.,

de Christ, suivant Demay).

)

n" 352.

5.

G. Demay,

op. cit., p. xxil,

no 518.

6.

G. Demav,

op. cit., p. xxii,

no 520.

7.

G. Demav,

op. cit., p. xviii,

no 230.

I il

é.

i

LE ROI CHARLES V ET SES FRliRES

gognc, en 1386, figure une César, mais qui n'est,

gemme comme dans ou romaines

:

du

l'exemple

roi Jean,

que l'imitation

[PI. VII, fig. 11]

'.

Et en effet,

sont des copies modernes de pierres grecques plus intéressant de cette catégorie que

le

nous puissions invoquer secret



l'indique,

appelée Jules

a

précédente, une série considérable de

période

la

sigillaires

lauréc qu'on

style

impériale romaine

d'une

gemmes

— son

tête

IO3

en 1363

un buste de femme, de

une merveilleuse

est

[PI. VII, fig.

face, la

au

intaille

12J \ Elle

nous présente

légèrement inclinée,

tête

scel

le

cou

orné d'un large collier formé d'un double rang de perles dans

goût antique, rappelant par ce

détail les têtes de

de Tanit sur des monnaies carthaginoises

le

Perséphone ou

'.

Arrêtons-nous à contempler ce petit chef-d'œuvre de gravure, véritable merveille de grâce et d'habileté technique.

Contemplez-

le à la

loupe, en dépit des détériorations et de l'écrasement que

la cire

a subies à travers les âges;

cette

aux

vous aurez

gemme est du moyen âge, lorsque autres gemmes du xiv-' siècle avec

vous

la

certitude que

l'aurez

comparée

des têtes de face, non

revue.

non moins achevées, que nous venons de passer en Le grand artiste à qui nous la devons est, peut-être, le

même

qui grava l'efBgie de Charles

moins

fines,

énumérés plus haut. Mais

Ne vous étonnez féminin en

lui

cristallier

de femmes

voici qui est plus intéressant encore. xiv"' siècle,

un buste

donnant un cachet antique aussi prononcé, le

prototype antique de cette belle

du moyen âge

une imitation presque plus illustre

et les portraits

pas qu'on ait gravé en plein

nous connaissons Le

V

n'a fait

servilc

qu'exécuter, avec habileté,

d'une intaille de Dioscoride,

des graveurs du temps d'Auguste.

images agrandies que nous donnons

à la

1.

G. Demay,

2.

G. Demay,

3.

Lud. Mulk-r, Xuinisinatiqiie de V Afrique ancienne,

op. cit., p. 0/1. cit.,

no 58. \.

Comparez

page 104: d'une

xx, n" 270.

p. ix,

car

gemme.

II,

p. 84.

le

les

part, le

LE ROI CHARLES V ET SES FRERES

104

buste sigillairc du

xiv"= siècle.

cornaline antique, qui a

fait

d"autre part, le buste gravé sur

successivement partie des anciennes

collections Poniatowski et Tyszkiewicz

Dans

les

deux

cas, c'est la

même

rangée de pendants étalé sur

cheveux presque semblable; de

la

tête

une

il

(ci-contre, fig. 38 et 39).

'

pose, le

y

même

double

collier à

un arrangement des seulement au-dessus du front

poitrine,

la

a

antique de petites cornes qui n'existent pas sur

la tête

moyen âge. Ces petites cornes ont fait donner à femme le nom de lo ou d'Artémis Tauropole. Mais ce

du

Fig. ;S.

— lauille

— Le

Fig. 39.

antique signée de

secret

IMoscoride.

le

du

roi

AIOCKOYPIAOY, gravée dans

ture

curieux

pas

de

le

constater

qui

sceï

Jean

Bon.

constitue surtout son grand intérêt, c'est qu'elle porte

X"est-il

la

la signa-

champ, derrière que ce

la

tête.

chef-d'œuvre

de

Dioscoride fut connu, soit directement, soit par une réplique,

du graveur du l'idée

de

efforts,

que

celui-ci, épris

de l'égaler

?

Et

de sa beauté, eut le

résultat de ses

qui nous est par\enu dans une empreinte en

et affaissée,

modèle. I.

xn"^ siècle, et

s'en inspirer, l'ambition

Cette

nous amène

à reconnaître

Qu'on juge par gemme

cet

que

la

cire, fragile

copie était digne du

exemple de l'importance de

antique a été signalée pour

la

première

fois

en 1756, en

la

la

possession

du duc de Bracciano. Voyez à son sujet A. Furtwaengler, dans Xtjabrhuch des Kais. arch. Instituts, t. III, 1888, p. 222 à 224; W. Frœhner, Collection Tys^heidcx, pi. XXIV, fig. 9; X. Furtwaengler. Die antiken Gemmen, t. II, p. 254, pi. XLDC. fig. 9 et pi. LI, :

fig.

17 (agrandie).

LE ROI CIIARLnS V ET SES FRERES

du moyen âge pour

sigillographie pierres fines

moyen

le

œuvres

perfection artistique de ces

la

les critiques,

dut

âge

Pour

'.

même

gemmes

on en

médéviales préjugé que

le

de

produire

de

incapable

ce seul motif,

même

de

gravure sur

la

obsédés qu'ils furent par

être

siècles de l'antiquité. cire,

de

!

même

C'est

qui a égaré

l'histoire

IO5

pareilles

honneur aux plus beaux

a fait

Le groupement de toutes ces empreintes en

employées

style,

comme

types

à

sigillaires

la

époque, ne permet plus de s'arrêter à cette théorie, désor-

mais aussi surannée que celle de Labarte qui voulait voir une œuvre byzantine dans le portrait sigillaire de Charles V. Mais nous avons encore d'autres preuves à produire à l'appui de notre thèse

ce sont les

:

monuments

originaux eux-mêmes.

Le Cabinet des Médailles possède au chaton d'une bague

une cornaline sur laquelle Jésus

Vn,

[PI.

Madone, de

même

gothique

y

un peu

trois quarts,

technique;

l'autre.

en

examinez

;

même attitude,

C'est la

Il

13]

la

une

Sur

le

le

même

la

pureté de lignes,

dans

la

bague, on

la

collection

plus belles

Sur

pendant

h

la

le

lit,

VH,

même le

fig. 5].

style, la

classement

en champlevé, une

ïïî

in cpTCNIiS VUAS * ôOmiPE XCdu baron Jérôme Pichon, dispersée

précieuse bague

1897, une

'.

la tradition

Mûntz, dans

[PI.

classement de l'une entraîne

jonc de

de

et l'inscription pieuse:

avait

tout à l'heure

1.

et voilée

inclinée, et comparez-la à l'em-

d'or

munie, au

intaille sur saphir, merveille artistique

des

nimbée

tête

d'or,

\'ierge tenant l'Enfant

du sceau de Henri de Lancastre, en 1532

preinte

de

fig.

est intaillée

le

Elle représente

antique au

moven

un

1. 1,

p.

205

d'une

digne d'être mise à côté

sigillaires

dont nous avons parlé

homme

drapé et coiffé d'un

âge, voir surtout les belles études de

Journal des Savants, ortobre 1887

Renaissance,

2. Collections

empreintes

chaton,

et janvier

M. Eug.

à mars 1888 et Hist. de Fart

et suiv.

du haron Jérôme Pichon.

Catalogue, n" 45 (Paris, 1897, in-8).

Objets antiques,

du moyen

dge, de la Renaissance.

-

LE ROI CHARLES V ET SES FRÈRES

io6

chaperon, assis de face sur un siège dont

deux croix fleurdelisées peut-être

le

voulait

le

cette intaille des

paragraphes de l'Inventaire

du duc, où

est

La

même

d'or, dite

intaillé



il

'

mention de

fait «

ouquels

est le

(?)

on

lit

:

deux

visaige

» (ci-contre, fig. 40).

collection renfermait

du Prince

noir,

^ SYGILirm

une bague

avec un petit rubis

d'une tête imberbe, de face

(sic)

'

(fig. 41).

gemme seCRGTbm. Le

Sur l'encadrement métallique de

La bague de

comme

baron Pichon, en rapprochant

de Monseigneur

Jean duc de Berry

la

jonc est couvert de longues inscriptions en caractères gothiques

GE0RGII5S,

et»i
.

de

l'histoire

on en peut juger par

sont plusieurs portraits du Roi

[PI. XII, fig. 4]

dans

contrecoup

style correct, la

La disparition de ces

ne firent point d'élèves dignes d"eux

ils

ne furent pas remplacés,

qui se rapportent à

'.

il

a

xvir'

trouvé

remèdes,

les

deux heures, acctimplie,

il

si

à celle

de

fust

lonu;uement recuite.

facililé

grandeur qu'elle

telle »

frère

que, dans

rendre l'enipreinte

et

'.

gemmes

Louis XIII ne s'occupa guère de

\ son

»

qu'elle

149

reconnaissant lui-même qu'il

et d'antiquités,

antienne

parvenu

estunl

n'est

d'estre

Cependant,

siuci.ns

xviii*-'

peut mcniler une aiilique

ce

si

eust besoin

i;r

gravées

peu de

« voit

cette

montra au

Gaston, duc d'Orléans, se

contraire un curieux passionné. Outre des médailles, des antiques et des très

curiosités de toute sorte, ce prince avait rassemblé

remarquable collection de gemmes, camées

tenait en

et intailles, qu'il

grande partie du président de Mesmcs, lequel

les avait

acquis de Louis Chaduc, conseiller au présidial de Riom.qui

même

les avait recueillis

Quand

il

en

Italie

une

lui-

'.

mourut, en 1660, Gaston,

fort

médiocre politique,

dit-

on, mais amateur de goût autant que désintéressé, légua toutes ses collections au roi Louis XI\', son neveu; ce grand acte de libéralité

porta

suite

la

des pierres gravées

du Roi

richesse qui, aujourd'hui encore, lui assure

sut s'élever à il

la

un degré de

premier rang par

le

rapport aux collections similaires des autres pays visé collectionneur, Louis XI\', en digne

à

*.

petit-fils

Ainsi improde Henri IV,

hauteur des circonstances. Conseillé par Colbert,

réunit les collections de Gaston à celles qu'il possédait déjà, et

tout l'ensemble fut installé dans quoi,

il

donna

d'en dresser

la

300

'.

une

salle

du Louvre; après

au garde de son Cabinet, l'abbé Bruneau,

un inventaire

constate que intailles

l'ordre

détaillé.

Cet inventaire, -daté de 1664,

collection royale comprenait alors 180 camées et

1.

NoiiveUcs mxhives de l'art Jrançais,

2.

Lettre de Louis XIII à son frère Gaston, publiée dans la Revue numismatique,

2)).

Jardinier ebereinint de

un Enfant,

tant

dans

sa

une bêche

GUAY

l'exergue,

Intaille sur cornaline représen-

il

LXIII de

ignore

le sort

la

l'Amour musicien

lis;

à

Sude d'estampes de M">^ de

de cette

gemme

:

GUAY

assis

F. (PI.

^

au pied d'un autel; à l'exergue,

XXI

de

SuUe d'estampes gravées par

pi.

D,

J.

Leturcq, op.

J.

GuifFrey, Colli-ction des tivreli des anciennes Exposilions,

Leturcq, op.

cit.,

p.

cit., p.

177, 197 et 215 et

E. Babelon, Catalogue, p.

4.

J.

5.

A. de

Leturcq, op. 1.1

11. t.

XIX,

p.

35, «o

157;

op.

dans

cit.,

309, u" 663.

156.

cit., p.

Fizelière,

Pompadour

tîg.

198.

3.

Leturcq,

la

la

1.

de

tenant

cherche de l'eau; der-

2.

Mme

et

LA))tour jouant du hautbois. Intaille sur cornaline, représen-

signature

6. J.

penché

un vase dans lequel pousse un

et

(PI.

F.

On

Pompadour). tant

l'eau.

fixés sur le sol, le corps

main une sonnette avec laquelle

rière lui,

36.

yeux

les

la

p.

Ga~ettedes Beaux- Arts, août 1S59, p. 148. 182.

Cette

soixante-troisième

est la dernière qui reproduise les

estampe

du

œuvres de Jacques Guay.

recueil

de

JACQUES GUAY ET MADAME DE POMPADOUR de Pompadour). Noie de

M""-'

bois champêtre. Gravé

Guay

:

«

L'Amour jouant du

en creux, Ihotel

hautbois Simbole de l'amour content. M''

(niiir

/.(•

hi

ilr

Cette

une draperie

assis sur

GUAY

».

'

et

Partin à

a

sur laquelle

?)

jouant de

LXH

de

Pompadour). Guay exposa

cette

œuvre au Salon de 1759

A

F

la

Ivre;

la

(PI.

l'exergue,

du

joue

il

Pierre

haut-

Sort inconnu.

Agate orientale (camée

ïiiiisitjuc.

un enfant

est ligure

alumé,

et

de Beringnant Premier Ecuyer du Roi )7.

I iS I

d'cslampes de M""^^ de

Siiilc

-.

Sort

inconnu. 58.

Le

de ht

CiCiiic

iiiiisiijiir.

enfant assis, tenant une llùte

GUAY

F

(l'I.

.WIl de

Note de Guay

«

:

Intaille sur cornaline représentant et

un papier

la Siiilc iFcsUiiiipcs

Génie de

Madame

de Pompadour a donné » Sort inconnu. Lusembour de

la la

musique

à

de

M""-'

Musique

de Pompadour).

Gravé

Madame

Pierre à

;

un

l'exergue

à

la

en

creux

Maréchale

"'.

LAmour cl Tante. Intaille sur cornaline FAmour qui cherche à saisir un papillon devant 59.

;

allumé,

l'arc et

le

la Stiile d'eslaiitpes

«

L'amour

carquois; à l'exergue,

gravées par

M"'"'

GUAY

padour fig.

».

lui.

(PI

un autel

XW'II de Guay

de Pompadour). Note de

:

l'âme grave en creux Le feu divein que lamour

et

inspire doit licser lame. Cette pierre a partin à '

F'

représentant

madame

de

Pom-

Elle est aujourd'hui au Cabinet des Médailles [PL XIV,

17] ^

60.

dans

LAittottr

et

l'ittiie.

\'ariante

du

sujet précédent, mais tourné

Connue seulement

l'autre sens; intaille signée G.

empreinte en soufre de priété de

la

collection Leturcq, aujourd'hui

M. H. de La Tour [PL XV,

1.

J.

Leturcq, op.

2.

J.

Leturcq,

cit.,

p.

op. cit., p.

114.

Il

s'agit

3.

J.

Leturcq, op.

cit.,

J.

Leturcq, op.

cit.,

5.

Chabouillet, Catalogue, 1102507.

6.

J.

Leturcq, op.

cit.,

fig. 3].''

du marquis de Beringlien.

181 et 198.

4.

p. 108.

p.

par une

125.

p. 125 et 232,

pL H, nos 108

et

109.

la

pro-

l82

L Amour

6i.

Amour,

l'arc

sur un autel. la

GCAY ET MADAME DE POMPADOUR

[ACQ.UHS

signature

Xangis

Tmiic.

la

Au pied de l'autel, GUAY. Collection

un papillon posé

XV,

[PI.

L'Amour axant

de M. Goulot, ancien notaire représentant

soufre

elle appartient

;

cette

à

gemme

présentement

à

fig. 7].

désaruic

héros. Intaille sur cornaline

carquois du dieu; à l'exergue,

le

collection Leturcq

M, H. de La Tour 62.

sur sardoine, représentant un

Intiiille

Une empreinte en

'.

dans

était

et

sur l'épaule, qui vient couronner

;

dieux présente la couronne à son

les

à l'exergue

GUAY

Le sujet repré-

F.

sente l'Amour tenant une lance et une couronne de laurier; der-

un trophée composé des attributs de tous

rière lui.

deux colombes

ses pieds

^{me

XXXIII de

(PI.

Pompadour). Note de Guay

(jg

Dieux Presante La Gourou ne

à

65.

'.

»

les

Son héros Gravé en creux par

les

«

:

le

Roy

Terme. Jeune

Offrande an dieu

l'entrée

d'un bois

A

sacré.

femme

64.

statue

la

propriété de

.M.

Offraiule au dieu Terme,

du dieu;

elle

la

statue

la

du dieu Terme,

signature

collection Leturcq

G. ',

Sort

aujour-

Tour [PI. XV, fig. 16]. jeune femme olTrant des fruits

H. de La

à la

est suivie d'un jeune Satyre qui joue de

double flûte; au pied de

un autel allumé

statue,

la

amphore. Sort inconnu. Empreinte

en soufre de

Leturcq \ aujourd'hui chez M. H. de La Tour 63.

monté en

agenouillée faisant

l'exergue, la

inconnu. Empreinte en soufre de d'hui

a cette pierre

Sort inconnu.

une libation sur un autel placé devant à

Suite d'estampes de

la

Lamour ayant desarme

Ordres de Mad'^ de Pompadour. cachet

dieux; à

les

Offramle an dieu

[PI.

la

XV,

et

la

une

collection fig. 9].

Statue ithyphallique et autel du

'Terme.

femme agenouillée ofîrant des fruits; un homme et une femme debout attendent leur tour. Sort inconnu. Empreinte en

dieu;

1.

2. 3.

J.

Leturcq, op.

cit.,

J.

Leturcq, op.

cit., p.

J.

Leturcq, op.

cit., p.

4. J. Leturcq, op.

cil

,

p.

p.

225

et

pi. I, ii"

44.

135.

233, n" 115. 233,

11°

116

et

pL

I,

fi^.

116.

[

JACQUIZS la

Tour

XV,

fig.

de

dessin

',

PO.MHADOCK

aujourd'hui chez M. H. de La

Intaille sur cornaline,

Teniit-.

l'Amour

représentant

l^oucher,

assis

grappe de raisins dans une coupe, au pied de

Terme;

à l'exergue,

GUAYT'

(PI.

XXXI.X de

Terme (je croy que ce Madame de Pompadour Gabinet des Médailles à

Offrande

entant qui

fait

tue de Flore

XIV,

|P1.

libation sur

Femme

68.

de

soul're

Tour

[PI.

Femme

69.

fig.

21

la

Suite d'csianipcs

montée en cachet

un sta-

à l'exergue,

GVAYT-

',

aujourd'hui chez M. H. de La

1.

une statue de

la

collection

Leturcq

M. H. de La Tour [PL XV, J.

Leturcq, op.

cit.,

p.

2. J.

Leturcq, op.

cit.,

p.

1.

5.

dans lequel

tenant un nid

fig.

253, n" 117

',

aujourd'hui

fig. 8].

une poule. Signa-

la

et

modèle en

propriété

de

4 ut pi. I, fig.

117.

144.

Chahouillet, Catalogue, 1102509.

4. Chabouillet, Catalogue, n" 2510. Cette intaille, d'ailleurs, n'a pas été reproduite par M™,

et

du chimiste Fourcroy (175 5-1809), l'un en intaille 8], l'autre, en camée, sur une agate à deux couches, XVI,

[PI.

14] \

fig.

des médailles, des camées et des intailles de 1804

venons d'énumérer,

les

Tête de Jupiter;



Tête de Régulus;





:

du Cabinet des Médailles

exécutée en 1807

Les plus remarquées de ces

çaise;

tranche du bras

la

des Salons nous apprennent que Jeuffroy exposa à

livrets

la fois

XVI,

10] \

fig.

intaille avec le

JHUM-ROY F

:

Les

XVII,

(i 729-1 798),

portraits

signée

[PI.

1

buste sans originalité du Premier Consul, en camée

sur sardonyx à deux couches, porte, sur

une

22

gemmes

furent, outre celles

suivantes dont

;



M'"'^

Cosway

;

est

que nous

inconnu:



sur son carquois;

Les trois Consuls de

République fran-

la

— Regnault de — Dancarville — Un Ange en M"^'=

d'Épréménil en Minerve;

M'"^'

Jean d'Angély

nous

le sort

L'Amour voyageant

1819.

à

Saint-

;

adoration. Jeulïroy tut

dans

le

le

genre néo-grec à

qui explique et justifie

manquait pas de sujets

le

la

1.

il

montrent que

l'emportait sur les Simon, ce il

jouit.

Néanmoins

s'il

lui,

sont

qui

et

de

Chabouillet, Calahgue, no 25 14. Voir au sujet de cette j'ai

racontée dans

la

GaiclU

E. Babeloii, Calalogue, n° 955.

3.

Chabouillet, Catalogue, n° 25 ij.

4.

E. Babelon, Catalogue, no 947.

gravés d'après

et les

int.iille

des Beaux-Arts, livr.

voie

Renaissance

la

ne

s'il

Les quelques

eût persévéré dans cette

l'antiquité

eût pu rivaliser avec Girometti, Cerbara

de Millin, que 2.

il

de son temps et

talent, l'originalité lui taisait défiiut.

copié les chefs-d'œuvre de lienne,

mode,

succès dont

que nous connaissons de

l'antique,

gemmes

meilleur graveur sur

la

deux

et ita-

frères

singulière méprise

de janvier 1899,

p.

35.

LES Sl.MOX ET LEURS COXTEMPORAIXS

222

A

Jean et Louis Pichlcr. \'ienne,

époque, en

effet,

ceux-ci fixés soit à

Rome, inondaient Tlairope de

à

soit

cette

gravures

leurs

d'après l'antique, toutes d'une habileté remarquable. Ces artistes

d'une singulière fécondité, sont toujours demeurés étrangers à France, mais nous ne pouvions nous dispenser de citer au leurs

noms,

Dès

xix'-'

ger, de la protéger

peut-être

qu'une union

été jusqu'alors

Arts de l'Institut national décida

y aura tous

le

décernés à Nous

A

signe

vailla à

et

fixe,

les trois

du

lui, la

et ses

en outre,

et

sur

pierres

fines

'

».

A'U,

initiales

de son

le

et

à

con-

les

en

taille

Les prix furent

nom

Andrieu

de Fichier. Le

Tyrol, vint s'installer à Naples

nom

en grec.

Il

eut deux

fils

qui

profession de graveurs sur pierres fines. L'aine, Jean Fichier,

oeuvres sont aussi excellentes que nombreuses

Rome

«

et Jeuffroy.

mérita d'avoir un biographe. Le second, Louis, qui signe

Vienne

gravure en

la

meilleurs ouvrages de gravure

signe ses œuvres

comme

Beaux-

6

Rambert Dumarest, André Galle

niXAEP,

en 1791

pour

prix

rappellerons qu'il v eut trois graveurs en pierres fines du

il

:

exercèrent,

sa séance

dater de l'an XIII (1805),

premier, Antoine Fichier, né en 1700, à Brixen, dans

en 1750

Dans

siècle.

bien

officielle,

septembre 1804 (24 Fructidor, grands Prix de deuxième classe pour

décret

douce, en médailles

1.

souvent féconde

".

an XII), instituant trois

récompenser

«

Ce règlement

et pierres fines. «

Survint ensuite

:

deux ans un grand

les

du concours

ditions

xix'=

la

qui n'avait

ii juin 1803 (22 prairial, an XI), la Classe des

du samedi

médailles

et cette alliance

du

suite

On

la diriger.

cette consécration

qu'elle ait duré jusque vers la fin

gravure sur

but de l'encoura-

libre, intermittente,

ne parait avoir rien gagné à

il

le

un peu trop de

gravure en médiiilles,

la

la

une nouvelle phase par

des règlements administratifs imaginés dans et,

de

siècle, l'histoire

pierres fines, en France, entre dans

maria avec

moins

en raison de l'influence universelle qu'ils ont exercée'.

commencement du

le

la

;

il

;

il

A

mourut

à

Rome

IlIXAEI^,

tra-

reçut en 1808 le titre de graveur de l'empereur François

(E. Babelon, Catalogue, Intr., p. xcvii, xcviii,

ex

et cxi).

2.

Roger Marx,

Les iiiéJaUkuis français, p. 35-36.

3.

Roger Marx,

op. cit., p. 7.

I'-"'

LKS SIMOX ET LliUKS CONTIi.MI'OKAIXS

22

3

eut une nicnlion très distinguée; les ouvrages de Brenct, de Droz et

de Gatteaux ùircnt mentionnés avec éloges. Mais

gemmes

des

ne joua dans ce concours

gravure

suivants, qu'un

les

et

la

rôle secondaire et effiicé vis-à-vis de la gravure en médailles, bien

y eût, jusqu'en 1823, deux sections distinctes, l'une pour

qu'il

ne sera pas sans intérêt de rappeler

Il

du Prix de Rome pour 1805. Sujet proposé

obtenu par P. X.

ici les

premiers concours

gravure sur pierres iines.

la

Le Génie de

«

:

cachet à l'Empereur qui

les

gemmes.

médailles, l'autre pour les

gravure présente un

la

donne une couronne.

lui

Tiollier, qui,

dans

la suite, fut

Grand Prix

»

surtout médail-

leur.

1809. Sujet proposé

grand

Prix

Deuxième grand

Prix

:

181

J. 3.

«

:

Sujet proposé

:

P.

André Durand; second grand

Thésée relève

«

:

:

la Patrie. »

»

la

pierre sous laquelle

Grand Prix

:

H.

F.

Brandt

'

;

Svlvestre Brun.

1814. Sujet proposé

7.

médailleur.

Domard.

F.

second grand Prix

181

Premier

Ulysse déguisé en mendiant est reconnu

Grand Prix

son père avait caché ses armes.

de

comme

«

Prix .-Julien Jouanin.

1810. Sujet proposé »

\'ictoire.

la

connu surtout

Gatteaux,

:

par son chien.

Mars suivi de

«

:

Guerrier saisissant ses armes sur l'autel

«

:

Grand Prix

Sujet proposé

«

:

Antoine Desbœufs.

:

Androclès condamné

bêtes féroces, est reconnu par un lion dont

blessure dans les déserts d'Afrique.

»

il

combattre

à

les

avait jadis guéri la

Grand Prix

:

J.

Sylvestre

Brun, qui fut surtout statuaire. 1819. Sujet proposé

Grand Prix

A I.

181S,

:

partir de 1823, Sur

cet

p. 565.

:

\'atinelle,

artiste et

«

Milon de Crotone attaqué par un

lion. »

qui fut surtout médailleur.

dans

ses travaux

le

à

concours pour Rome,

voir Millin,

le

prix de

Magasin

Rome,

encyclopi'diquc,

t

les

V,

LES SIMON' ET LEURS

224

COXTEMPORAIXS

sections, médailles et pierres fines, furent réunies en

deux seule.

Dès

concurrents ne considérèrent plus guère, saut

lors, les

exception, que la gravure en médailles

comme

durent fournir

une

gemme unique

la

:

qu'ils

preuve de leur habileté technique dans

la

pratique du touret, n'étant que l'accessoire obligé de leur exposition.

En

dés l'année 1824,

effet,

ministre de l'Intérieur faisait

le

déposer au Cabinet des Médailles, une cornaline gravée, représentant Emlymion au repos

récompensée. Nous

la

de toutes

suite

pour

fig.

1]

:

c'est

l'œuvre qui fut

ne connaissons pas l'auteur de cette intaille

anonyme. Quelle qu'en celle

XVI,

[PI.

soit la médiocrité, elle n'est pas pire

que

les

oeuvres de glyptique qui furent exécutées dans

les

mêmes

concours,

et

dont divers échantillons

sont exposés aujourd'hui au musée de l'Ecole des Beaux-Arts.

Dés

le

début de

fines n'avait été

l'institution, d'ailleurs, la

qu'une préoccupation

fort

gravure sur pierres

secondaire de

la

part

des jeunes concurrents. Presque tous ceux dont nous avons,

plus haut, relevé les noms, devinrent d'habiles statuaires ou se firent

un nom comme médailleurs, mais

ils

ne cultivèrent

au cours de leur

glvptique qu'accidentellement,

carrière.

la

Par

exemple, Julien Jouanin dont nous trouvons, au Salon de 1851,

une gemme, V Amour

aiguisant

ses

traits,

d'après Robert Lefèvre.

Par exemple encore, un élève de Jeuftroy, Antoine Deshœufs, qui né à Paris en 1793,

et

mort en 1865,

médailles, sur pierres fines et sculpteur:

veur sur pierres fines du Cabinet du

possédons de jolie [PI.

intaille

XVI,

fig.

lui,

sur

provenant de cornaline,

porta

le titre

de gra-

duc d'AngouIême. Nous

représente

Psyché

une

et

fort

Cerbère

11].

Si l'on en juge par celles de leurs

au Cabinet

il

graveur en

collection Leturcq,

la

qui

fut a la fois

des Médailles, les

du commencement du

xix"-',

œuvres qui sont conservées

graveurs de

la fin

du xvni^

siècle et

s'inspiraient exclusivement de l'anti-

quité. Eût-il pu, d'ailleurs, en être autrement, alors que,

dans

la

s

LES SIMON ET LEURS CONTEMPORAINS sculptua',

régnait

Caiiova,

Louis

David?

peinture

la

tous

mineurs,

arts

les

la

225

dans

cl

(kimmc glyptique

s'abandonne sans résistance au mou-

vement auquel

ces grands chefs d'é-

donnent l'impulsion.

cole

modes

Les

pompéiennes, en

substituant à celles du

se

siècle,

xviii'-'

avaient créé un style et un goût qui rappelaient

influence

cette

eut. en

ser

Rome

la

des Césars. Sous

Napoléon

antique,

1808, l'idée de foire

compo-

pour l'impératrice Joséphine, qui

aimait

beaucoup

parure de

les

gemmes

une

camées,

prélevées sur

la

du Cabinet des Médailles. Une commission, régulièrement collection

nommée

par

le

ministre

de

l'Inté-

rieur s'étant transportée à la Bibliothè-

que, choisit quatre-vingt-deux camées

ou

plus

intailles

propres à

la

parure qu'on se proposait

qui

d'exécuter et intérêt

mobilier de ces

semblèrent

secondaire au point de

archéologique

de

particulièrement

la

:

on

les

d'un

vue

incorpora au

Couronne. Vingt-quatre

camées

furent

montés par

Nitot, en une parure composée d'un

diadème, d'un de pendants lon I.

et

collier,

d'oreilles,

d'un peigne, d'un médail-

de bracelets. Mais, en dépit du

D'après Eug. Fonlcnzv, Les bijoux E.

Babelon.



aiitiins et mocivnif

Histoire de la gravure sur gemni£S.

r-

243 is

LES SIMON ET LHURS CONTEMPORAIXS

226

choix spécial qui avait clé

même

malgré

lier,

dut renoncer à

dans toutes

et

heureux

de

la société, les

joail-

camées,

les

Timpératrice

:

donné,

avait été

élégantes firent entrer

composition des tours de cou, des broches

la

des

portraits

personnes de haut rang ou de jaspe, sur jais, sur cailloux

même

sardonyx riches de

33). C'étaient des

fig.

tons et de couleurs, avec

sur coquilles ou

entouraient

perles qui

)

Néanmoins Texemple

'.

les classes

des colliers (ci-dessus,

et

de rhabileté reconnue du

d'un aspect peu

porter

la

camées dans

les

les 22 7

parure fut jugée

cette

tait et

la

de

pour

famille,

les

bourgeoisie; des camées sur

du Rhin ou des torrents

en corne fondue, pour

le

alpestres,

des

jascran

ouvrières des villes ou des paysannes.

mode continua sous

Cette Juillet;

tique

mais

la

réhabilitation artistique, ne

intailles exécutés avec

qui

main-d'o-'uvre

gemmes

populaire

marchands de

et

que

d'égal

étaient

nos faubourgs,

eux-mêmes

nom

loin de

d'artistes,

habiles et

s'ils

le

gardèrent, dans

suffit

.

milieu

n'est

pratique de leur la

la

que

art, les

du

com-

juste de

procédés

correction technique

pas à pallier leur pauvreté d'invention,

banale infériorité de leurs

I

au

reconnaître

pouvoir soutenir

tour de main de leurs aînés,

de leurs travaux ne la

la

bijou-

la

les vitrines des

faut

il

Il

des

Sans tomber dans

pourvoyeurs de

paraison avec Jeuflroy et ses contemporains.

que

médiocrité

qui encombrent aujourd'hui

du

L'Italie sur-

une dextérité de

la

d'originalité des sujets.

dignes

glyp-

la

au contraire, que

fit,

rapidité étonnante et

une

bric-à-brac de

graveurs

xix'= siècle,

dire

monarchie de

Xaples. des camées et des

et à

ces travaux d'artisans

de

les

Rome

n'avaient

manque

et le

l'examen

que

et la

descendre au niveau d'une industrie vulgaire.

tout se mit à produire, à

terie

Restauration

vulgarisation du camée, loin de donner à

un élan de

la faire

la

gemmes,

la

E. Babelon, Catalogue des camées, Introd., p. CLXix.

froide correction de leur

LES SIMON' m" LHL'RS COXTliM FORAINS

Aucune

dessin.

aucune

chalcLU'.

glyptique doit être avant tout un

dans dans

les

tiqiic

en

et

sur pierres fines de l'année 1849,

arrive

Nous ne

sont

à

France.

Qui

que

ce

A

la

afin

se permettrait

était

'

»

?

que

figée

la

gravure

Kcvtic

la

en

uitmhma-

glyptique cette amére réflexion

les

Tel

était

tombée au milieu du

;

elles

faire faire

l'abandon où xix^ siècle, et

il

la

son portrait gravure des

faut convenir

discrédit était mérité.

de

la

bijouterie,

remarquait un certain nombre de camées de et

du milieu de

le

choix des la

ce siècle,

gemmes

et

la

en

1900,

on

première moitié

montés en parures aussi médiocres par

la

banalité

monture. Ce sont

les

du

style

que par

reliques de

le

l'aïeule,

mauvais que

les

familles conservent pieusement dans leurs écrins, mais dont une

dame I.

:

procédés ne se perdent pas en

maintenant de

l'Exposition rétrospective

goût de

et

parlerons pas des têtes gravées sur cornaline

sur pierres précieuses

gemmes

et la

répandu

n'est

juger fort sévèrement les médailles exposées,

pour mémoire,





art gracieux,



et le poncif.

puis elle ajoute, au sujet de «

esprit, nulle grâce

propos du concours pour

pourquoi, à

médaille

n'anime

vie

compositions de leur imagination paresseuse

convenu classique

le

C'est

de

c\prcssit)n

moderne, nul

leurs portraits; rien de

227

élégante ne consentirait jamais à se parer aujourd'hui.

R/vut- numismatique, 1849, p. 456.

CHAPITRE XI L'École contemporaine.

Pourtant,

deux graveurs

Calandrelli

italiens,

avaient su encore perpétuer honorablement et

des JeuflFroy

;

Girometti

tradition des Pichler

leur fécondité et l'excellence de leurs portraits sur

gemmes, en camées ou en riété

la

et

intailles, leur

avaient conquis une noto-

européenne. Le succès de leurs œuvres à l'Exposition uni-

verselle de 1855, ne fut

France, sous

le

pas étranger aux efforts qu'on

second Empire, pour rendre à

la

un

lit,

glyptique un peu

de son prestige d'autrefois.

En

1859, l'empereur Napoléon

III

demanda

à

qui avait exposé en 1857, un camée remarqué, Méduse, d'entreprendre déré

comme

le

la

La

le

plus grand des temps modernes

difficulté

pour

l'artiste

sujet,

nuances, horizontalité régulière

la

le

représentât

et

plafond peint par Ingres, en

consista

comme

d'abord

à

Paris.

trouver

une

ampleur, harmonie des

et richesse des

couches.

«

Après

années d'attente, raconte A. Chabouillet, on désespérait de

trouver une pierre de

la

dimension voulue, lorsque

1861, on présenta à l'administration fois

Naufrage ik

salon d'honneur de l'ancien Hôtel de Ville de

sardonvx digne de son

trois

le

gravure d'un camée qui pût être consi-

V Apothéose de Napoléon /", d'après

1854, dans

Adolphe David

enfin, vers

un bloc de sardonvx

qui,

une

débarrassé de ses irrégularités, devait présenter une surface

de o m. 24 de hauteur, sur o m. 22 de largeur. C'était de quoi

l'école COXTEMPORALN'E

250

un camée assez grand pour

faire

qui nous soient venus de l'antiquité

Adolphe David

s'installa

sardonvx de cette dimension

mencé en

1861.

que

la

fut

par

la

poudre de diamant.

c'est-à-dire

[PI. XVII].

l'Jpolhéosc

tic

Xapolà»!

avec

I'^'

plus grands camées de l'antiquité conservés au Cabinet des

Médailles ou dans

la

Galerie impériale de \'ienne, vous ne

querez pas de déplorer tout d'abord

moderne,

pauvre de couches,

si

si

d' Auguste

ou

caressent l'œil

lourdement

si

des

convenir,

chez

les

les

et

la

sans

taches

de

et

main,

se

bien

du milieu du

siècle

ressent,

les

le

charme,

sphères héro'iques,

en voie de tomber lourdement pour s'abîmer dans

d'où émerge

en

l'heure

à

char triomphal de

le

Napoléon, loin de prendre son envolée vers

est

faut

il

est sans

elle

;

ou

qu'exécutée

nous déplorions tout

que

ce

unies

composition

la

gravure elle-même, bien

fermeté

caractères

s^raveurs

nuances

sans inspiration; ne semble-t-il pas que

n'est

gemme

la

Combien

splendeur de l'Apothéose

la

agréablement! En outre,

dessinée;

conscience

avec

de

man-

dthGtorificatioii de GeiDimiiciis, avec leurs quatre

couches dont

cinq

l'infériorité

terne de nuances.

quartz nébuleux et cendré est loin de

est

le

du sculpteur. Com-

ciseau

chute de l'Empire

une

graver

de longue haleine;

travail

le

mais

;

achevé seulement en 1874,

vous entreprenez de com-paver

Si les

camée

le

quatre ans après

marbre par

le

touret

même

quartz ne se laisse pas entamer, aussi aisément

un

est

plus grands

les

»

'.

son

à

parmi

figurer

les

flots

rocher de Sainte-Hélène? La figure de l'Empereur

illuminée d'aucun éclair de génie, d'aucun rayonnement

d'immortalité

camées du

:

c'est le

même

Féuiis résistant

ii

masque

artiste

F Amour et

froid

du tombeau. Les deux autres

que possède la

le

Cabinet des Médailles.

Xviiiphc Aiindthéc

V Apothéose

1.

A. Chabouillet, Le Carnée

2.

E. Babelon, Catalogue des Camées, n"* 445 et 485.

ivpréseiilaiil

(Maine-et-Loire) en 1828, mourut en 1S96.

',

sont encore infé-

de Napoléon I", p. 4.

Adolphe David né

à

Beaugé

LI-COLB CONTEMPORAINE rieurs à J'Apothéosc de Napoh'oii,

comme

231

matière, dessin,

exécu-

tion.

Fig. 54

A

Pendant de cou, par Froment-Mcurice

(i).

côté d'Adolphe David, Louis Merlev (né en 181 5) qui avait

obtenu I.



le

D'.iprts

grand Prix de

Rome

en 1845, avec Ariou parlé sur

Eug. Fontena\', Les bijoux anciens

cl

moilenies, p. 245.

les

L ECOLE CONTEMPORAINE

-jflols.

exécuta surcamccs quelques portraits consciencieux exposés

aux Salons de 1861

à

1867. C'est

temps où, stimulées par

le

l'administration des Beaux-Arts, les grandes maisons parisiennes

Froment-Meurice, Bapst, Boin-Taburet

quelques

firent exécuter

bijoux richissimes, dans lesquels des camées s'harmonisent élé-

gamment dessus,

avec de somptueuses montures en or ou en émail

fig.

détruit dans

en

rappellerai,

54). Je

l'incendie de

particulier,

et

dont

le

monument,

le

sous

l'Hôtel de ^'ille,

que Froment-Meurice avait composé

(ci-

Commune,

la

motif central

était

un buste de Napoléon III en aigue-marine, supporté par un piédouche de jaspe sanguin incrusté d'argent, et accosté de deux figures de

femmes,

buste impérial

en 1860, artiste,

le

la

Paix

et

Guerre, en cristal de roche. Le

la

l'œuvre de Jean Lagrange qui avait obtenu

était

prix de gravure en médailles et en pierres fines. Cet

né à Lyon en 185

fui surtout statuaire et médaillcur;

1,

nombre de

exécuta pourtant sur pierres fines un certain

au Salon de 1869,

il

exposa deux camées,

la

Nous avons noté dans une Fxposition camée représentant la

le

Musique

il

portraits;

et Syracuse.

un

rétrospective

joli

Prince Impérial, qui est actuellement dans

collection de AI. l'abbé Alisset.

est signé Guyctaui

Il

;

cet artiste

ne nous est pas autrement connu. Charles-\'ictor Jouanin avec une tortue,

donna au Salon de 1863

;

Chicu jouant

camée sur agate-onyx; au Salon de 1874, La mort

d'Hippolyte, d'après C. Vernet.

Georges-Prosper

quelques vantes

:

intailles et

P.

,

d'Amahle

élève

Œdipe

et le

le

Galbrunner (né en 1823),

s'étant et

années suiSai)it

Michel,

tltit

concurrence

à la

remarquer dans un

pierres fines, à l'Ecole des

Beaux-Arts, en 1848, fut encouragea graver de ûtire

et

dragon; Ariane;

exposa

,

sphinx, etc.

concours de gravure en médailles

en camées, pour

Simon

camées aux Salons de 1879

Saint Georges terrassant

vainqueur de Satan;

M.

Michel

nombreux

vogue des camées

portraits italiens

l'école contemporaine qu'il obtint

en France. Les succès cette voie, et

il

235

rengagèrent

dans

à persévérer

s'attacha dès lors à graver des compositions origi-

Renaissance italienne; dans cet ordre

nales, en s'inspirant de la

d'idées

nous citerons son camèc

fig. 3],

qui, exposé

à Minerve

OJfraiicIcs

XXI,

[PI.

fut acquis par l'iitat et se

au Salon de 1869,

trouve aujourd'hui au musée du Luxembourg.

Une

de ses œuvres

donyx

riche de couches, fut

gemme une

et

Foi, sur

remarquée à cause de

malgré quelque lourdeur dans

allégorie

La

plus considérables,

les

mystique qui décorerait bien

la la

la

une

sar-

beauté de

composition

:

la

c'est

porte d'un tabernacle

ou un grand baiser de paix. M. Galbrunner exécuta dans un énorme bloc de sardoi ne, d'après le marbre célèbre d'Iselin, un buste de l'empereur Napoléon de haut. Si l'œuvre

est

importante

leté technique, l'effet est

reuse de

la pierre;

il

qui n'a pas moins de 40 centimètres

III,

et

témoigne d'une grande habi-

à cause de la

médiocre

faut en dire autant d'un buste plus petit,

aussi en ronde bosse, en calcédoine

que

fille,

le

même

nuance peu heu-

artiste

fit

cendrée, portrait de jeune

figurer à l'Exposition universelle de

1900.

A côté

de r Apothéose de Napoléon, sont exposées, au Luxembourg, quelques-unesdesœuvresd'ungrand artiste, enlevé prématurément, il

y

a

peu d'années,

comme

celle

et

dont

je

voudrais voir honorer

du précurseur de

renaissance de

la

la la

mémoire glyptique

moderne, Henri François. Nous reproduisons quatre de ses camées qui permettront d'apprécier la pureté de lignes et l'élégance de composition qui distinguent, en général, les

digne d'être signalé l'école



à

la

contemporaine [PL

postérité

comme

œuvres de le

cet artiste

véritable chef de

XVIII].

à Vert-le-Petit (Seine-ct-Oise), en

1842, et mort en

1898,

H. François, élève d'un maître éminent, Chapu, commença par exposer en 1867, un camée, le portrait du duc de Morny (7 1863) qui avait encouragé ses débuts. Puis,

il

donna successivement

les

l'école contemporaine

2>4

œuvres suivantes

Salon

:

de iiS68

ï Amour. — 1869. Trois camées — 1870. Trois camées

:

traits.

sur cornaline.

— 1872. La

Portrait.

1876. Trois camées



Eve; deux portraits.

lapis-lazuli.





transi.

île

un

camée. —

butineuse,

X'VIH,

[PL XVIIL

fig.

Le Génie de

grands

et

2]

Sapho sur

;

le

Portrait de

3];

quand on

ressort surtout

XVIH,

[PL XVIH,

fig. 4],

les

place au milieu

amateurs

s'arrêtent peut-être pas assez devant ces

çaise. L'artiste,

la J'érité

bas-reliefs sur

contemporains. Les

comptées parmi

gemmes

meilleures productions de

les

auquel

L Amour

sont tous au Luxembourg.

t]ui

Le haut mérite artistique de ces

autres graveurs

:

rocher de Leucade [PL

la peinture s inspirant de

beaux camées

socle en

1882. J)idroniède,

fig-

— Nous connaissons encore de H. François

fig. 1];

:

camée au musée du

fonde,

camée au musée du Luxembourg [PL

filial

l'ciius

1877. Trois camées

ciselé et émaillé, sur

1880. Uénns sortant

Luxembourg. — 1881. Une H. Chapu.

Tète grecque;

:

1879. Une Ugyptienne, statuette en jaspe

rouge avec habillement en or



Liberté, intaille

— 1874. Prométhée. — 1875. Trois

TAïuonr: Un Anionr

ai'cc

tableau

le

l'empereur l'rançois-Joseph; saint Georges;



femme.

Portrait de

jouant

— 187^

Portrait de

:

deux por-

d'après

source,

d'Ingres; Tiic d'après l'antique; Portrait.

camées

de ilcsaniirr

hivocaliou à Pan. et

La

:

venant

J'àiiis

:

pierres

fines

des œuvres des d'art

délicat

ne

qui doivent être

glyptique fran-

la

encouragements n'ont que trop man-

les

qué, a su, en chercheur et en habile dessinateur qu'il

était,

se

dégager de l'ornière où ses devanciers s'étaient enlizés. Le soufïle de l'inspiration moderne l'anime vraiment et l'atTranchit; tirer

un

vent bien choisies

mot

le

à celle

des couches multicolores de

habile parti ;

sort

il

du

poncif,

du néo-grec

;

il

il

a su

gemmes

sou-

donne en un

signal précurseur d'une rénovation originale, comparable

dont

l'art

de

la

médaille était l'objet

moins modeste, Henri François eût teur et de chef d'école.

Il

est

à la

même époque

atteint à la célébrité de

temps de rendre

justice à sa

:

nova-

mémoire.

Fig. 55.



Coupe en

cristal

de roche gravé, par M. G. Bissinger.

— Exposition universelle de 1878.

l'école coxtemporaixe

236

A

l'Exposition de 1878,

on remarquait l'œuvre en glyptique de

M. Georges Bissinger qui ne comprenait pas moins de ri2 numéros

'.

La pièce maîtresse

était

une grande coupe en

cristal

de

roche sur laquelle sont gravées, en style Renaissance, des scènes

empruntées fig.

sardonvx

d'Amphitrite (ci-dessus,

et

y avait aussi une Xhiissancc de rénus, camée sur une

Il

53).

Neptune

à la fable de

deux couches

à

taillée

forme de coquille

en

un tableau de Poussin

Bacchanale d'après

groupe de Laocoon en haut

relief sur

[Pi.

XXII,

une calcédoine;

une

;

fig. 5]

;

un

camées

trois

grillagés représentant l'un Saiiil Pierre aux liens d'après le tableau

de Raphaël

[PI. XXII, fig. 8]. l'autre, yfars et J'émis, et le

troisième

Amour en prison [PI. XXII, fig. 9]. Le sujet principal de ces trois dernières gemmes est gravé, par un curieux artifice de métier, sur une couche interne de la gemme, tandis que la couche

enfin,

l'

externe ou supérieure, est découpée en

pour figurer

treillis

détaché du fond,

barreaux d'une prison. M. Bissinger a surpassé,

les

dans l'exécution de ces gemmes,

ou chinois dans

de

travail

le

la dextérité

des artistes japonais

Des

portraits, des sujets

l'ivoire.

allégoriques, des interprétations d'oeuvres célèbres de la sculpture

forment d'autres

les

sujets,

en

gemmes dues au

par exemple,

la

Jupiter foudroyant série

les

xviii^ siècle,

et

la

que M. Bissinger

I

'•

.

Il

et portraits

en fut publié un

petit

de

la

dans

artiste

suite de copies

Renaissance la

perfection

et

:

Résumé

la

du

têtes

:

mythologie grecque, sujets

catalogue spécial, intitulé

:

MaJone. d'après

[PI. XXII, fig. 7],

une

de personnages célèbres,

sur pierres fines. Paris, 1878, in-52 de 24 pages.

nombre

La plus étonnante

fig. 10].

a imités la

1]. la

Dresde

était peut-être

antiques,

d'empereurs romains, sujets de goriques

fig.

galerie de

Géants [P. XXII,

d'intailles

du même

touret infatigable

de ses œuvres, en 1878,

camées

de

creux, d'un grand

Fuite en Egypte[l'\. XXII,

tableau de Raphaël de

le

ou en

relief

allé-

plupart d'après

scientifique de la

gravure

LECOLi; COXTEMPOUAIN'i;

originaux du Cabinet des Médailles

les

La ressemblance

que

IVvil

s'y

renouveler à l'adresse de M. Bissinger

souvent sur

les

sance ou du

xviii'^ siècle,

XXII,

4 et

fig. 2, 3,

6J.

pour un grand nombre de ces gemmes,

est telle

mieux exercé pourrait

le

|P1.

237

aptitudes des

les

tromper',

l'on

peut

remarques qu'on a

faites

et

meilleurs artistes de

gemmes

à imiter les

Renais-

la

plus admirées

les

des maîtres anciens.

M. Emile Gaulard, né

à Paris

en 1842, a

commencé

pierre tendre, fobriquant des boutons-camées à

la tir

de 1870,

efforts,

il

1881

;

la

grosse.

A

par-

à graver sur pierres fines et ses persévérants

comme Eugène

encouragés par des maîtres

E. Barrias et J.-C.

succès.

mis

s'est

par graver

Guillaume,

Cbaplain, ne tardèrent pas à être couronnés de

M. Gaulard obtint une troisième médaille au Salon de

une deuxième en 1891,

une médaille acquit pour

d'or le

et

une première en 1899. universelle de

l'Exposition

à

Il

eut

L'Etat

1900.

musée du I^uxembourg un curieux camée sur

minerai d'opale que M. Gaulard exposa au Salon de 1881. Le sujet,

Phchus dans son char parcourant

reusement avec

les

l'espace, se

chatoiements irradiants de

peut-être trouvé sa vraie place dans

1884, M. Gaulard exposa

:

confond malheula

qui eût

un musée minéralogique. En

Lti iiaissaiiù' de

Minerve, beau

sur une sardonyx à trois couches, acquis par l'Etat

En

gemme

[PI.

XXI,

camée fig. 2].

i8S^, Jnditb, statuette en calcédoine rosée et héliotrope;

la

pose de l'héroïne est peu heureuse. En 1890, Gallia, statuette en

hauteur de

topaze brûlée, d'une

15

centimètres;

d'énergie indomptable, y est bien rendue.

En

l'expression

1891, V Idéal, remar-

quable camée sur sardonyx qui obtint une deuxième médaille c'est le rêve et la

I.

fig.

d'un musicien

[PI.

XIX,

fig.

2].

Le sujet

est

poétique

composition qui Lut songer au Rêve de M. Détaille, en

Comparez, par exemple, 15], avec sa copie par

M.

le

camée qui représente Elisabeth d'Angleterre

Bissinger [PI. XXII,

fig. 2].

:

[PI.

est

IX,

l'hCOLE CONTEMI'OKAINE

2)8 de sentiment

plciiic

et

démotion; on sent

homme

d'une montagne

qui étend les bras en brandissant sa

et

dis qu'au-dessus de lui,

eux,

la

agenouillé sur

couchée dans

dans lat-

l'inspiration

titude de ce jeune

le

plus haut

nuages

les

sommet lyre, tan-

bercée par

et

Gloire endormie tient un rameau de hiurier.

En 1892, M. Gauhtrd exposa Aurore, grande composition en camée sur calcédoine, d'un effet peu heureux. En 1895. le Christ ]'

eu croix,

ronde-bosse en jade vert de l'Inde, d'une hauteur de

œuvre importante par son ampleur,

18 centimètres, matière,

la

fini

le

camée sur une l'Etat

du

travail.

l:n

1895,

belle sardoine; élégante

la

]'E)ili'veii!eitl

de Déjanirc,

composition acquise par

(musée du Luxembourg). En 1896, Léda, camée sur sardo-

nvx, acquis par

l'Etat.

En

1897, Le retour du vainqueur,

camée

En

1898,

sur sardonvx; grande composition d'aspect vulgaire. Hché, idéal

beauté de

camée sur sardonyx. En 1899, Après et

finstiiiet matériel

:

entre f Amour

la lutte

allégorie sur sardonyx qui obtint

première médaille; ce grand

camée

une

un des meilleurs de

est

M. Gaulard.

Au

Salon de 1902 qui s'ouvre au

cette rapide revue de la glyptique a

envoyé un buste de jeune

fille,

moment où nous achevons

contemporaine,

le

intitulé Printemps,

même

maître

aimcc sur une

sardoine rosée, susceptible de former un gracieux pend-à-col,

un important

relief,

J'crs l'inconnu,

composé de morceaux

et

juxta-

posés de sardoine blonde, de jaspe sanguin, d'opale de Hongrie,

de calcédoine bleue de l'Oural, enfin d'or

et d'argent (ci-contre,

peu de goût que

en géné-

fig.

56). J'ai dit tout à l'heure le

ral,

pour ces mosaïques de pierres fines qu'on peut bien rarement

caractériser par le

du

Soleil

nos yeux

:

et

mot d'Ovide

décrivant

matcriain superahat opus; mais

demeure étincelante

celle-ci

trouve grâce à

ne mérite pas l'ostracisme que nous avons prononcé

contre Phébus. Cette noire Centauresse à

galope sur

la

j'avais,

les

nues opalisées,

la

croupe anguiforme qui

cette jeune

nymphe légèrement

L

drapée qui se laisse

ECOLE COXTEMPORAIXE emporter

joveiise et pleine de confiance le

svmbole de

Fig.

sans réserve

du groupe,

la

conquête de

la



;6.

l'habile

du

travers

dans l'avenir l'air

Vers l'inconnu.

correction

à



!39

les

régions éthérées,

inconnu

par l'aérostation.

Camée

de

:

il

voilà bien faut louer

M. Emile GaiiUrd.

dessin, la disposition

harmonieuse

agencement des matériaux multicolores.

M. Eugène Chéreau exposa en 1877 Zéphyr, camée sur onyx, d'après Prud'hon en 1878, \lilon de Croloiic, camée sur onyx, :

;

l'école contemporaine

240

camée sur

d"aprcs Vatinclle; en 1879, TEnlcvcincni de Psyché, naline, d'après Prud'hon; en ]'

A

Aurore, camée.

une

avait

les reflets

de

talent

le

Psyché,

en

intaille;

1882,

l'Exposition universelle de 1900, M. Chéreau

jolie statuette

reusement

i88r,

cor-

de Minerve, en

de

cristal

comme

fussent appréciés

l'artiste

de roche; malheu-

matière empêchaient que

la

ils

l'effort et

méritent de

l'être.

M. Emile Soldi

comme

tique, c'est-à-dire de graver des

même

temps

d'écrire,

sant chapitre où

camées

en i88r, sur

aujourd'hui'.

impatient de s'élancer à rées,

la

théorie à

et des

intailles,

les pierres gravées,

un

la

Xous

en

et

intéres-

de cet

citerons

artiste

découverte, dans des voies inexplo-

une statuette de Marie de Médicis, dans laquelle

et la tête

la pra-

nous met au courant de certains procédés

il

en usage

d'atelier

Laurent Natter au milieu du

mérite exceptionnel de joindre

siècle, le

xviii'-'

a eu,

les

mains

sont en pierres fines; un beau médaillon en sardonyx

grand canal, en une

intitulé GciUia;

une Vue de

donvx

couches; une grande plaquette-camée, qui repré-

à trois

sente Actéon

à la chasse,

J^enise

sur

le

accompagné de son chien,

sar-

sujet traité

avec une rare distinction. Dans un autre camée, de dimensions

modestes, intitulé

Lilliisioii,

M. Emile Soldi

a-t-il

voulu symboli-

emparée de son âme, après tant d'eflorts non encouragés par l'ingrat public? On pour-

ser la déception qui s'est

dépensés en vain rait le croire,

et

car depuis

longtemps

cet

artiste original et cher-

cheur ardent paraît avoir, sans esprit de retour, abandonné

la

gravure sur gemmes.

M. Georges Lemaire, un des plus

brillants et des plus féconds

représentants de l'école actuelle, est né à Bailly (Seine-et-Oise), 19 février 1855.

le

nitude I

.

et

la

Il

est par

maturité de

Emile Soldi, Les

et suiv. (Paris, 1881).

conséquent aujourd'hui dans son

talent.

arts mcconnin, chapitre intitulé

;

la plé-

Sa première exposition

Les camées

et les

pierres gravées, p. 25

Li;COLE COXTEMPORAINE

remonte

1880

à

A

neille.

:

c'était

En

ce

un buste en jaspe rouge de Pierre Cor-

moment,

les

Salons annuels reçurent de

œuvres nombreuses parmi lesquelles nous

cet artiste des

rons

:

partir de

24 1

La

1882,

Foiiuiic

et

le jeiiiie

gracieux camée sur

enfanl,

sardonyx, qui obtint une meniion honorable. s'avançant à travers l'espace, en restre sur lequel elle

répand d'une main des

main,

une torche allumée

l'autre

elle tient

En

1885, l'Jiirore

du pied

effleurant

cite-

:

le

globe

ter-

que de

fleurs, tandis

œuvre distinguée sur

sardonyx, que nous revîmes à l'Exposition universelle de 1900.

En

1885, Portrait de M. Victorien Sardou, et

La

chaude,

iiiaiii

camée de grandes dimensions (135 millimètres), sur sardonyx à nuances rougeâtres et peu flatteuses. Cette œuvre qui obtint une troisième médaille est maintenant au musée du

En

1886,

sardonyx de

Idylle,

Luxembourg.

115 millimètres, qui obtint une

deuxième médaille; aujourd'hui au musée d'Amiens. En 1888, Renan, Caro, Camille Doucet

Portraits de

Zépbvr,

beau camée sur

Nisard

et

sardonyx, aujourd'hui

;

Flore

au musée

et

du

Luxembourg. En 1889, M. G. Lemaire envoya à l'Exposition universelle un cadre qui renfermait quarante camées représentant les effigies

des quarante

membres de l'Académie

sieurs de ces portraits sur sardonyx à

donna 1894,

T Amour

La

et

Destinée,

la

folie.

En 1891, Orphée perdant classe (ci-après,

mais non peut-être

la

la

même

maître

Eurydice.

En

variété des

fig.

57). C'est

la

plus

meilleure des œuvres de

G. Lemaire, quoique l'ampleur du sujet, nages,

le

grande sardonyx de 170 millimètres qui obtint

une médaille de première considérable,

plu-

:

deux couches (blanc sur

œuvres remarquables. En 1890

fond noir) sont des

française

attitudes révèlent

le

nombre des person-

dans l'exécution de ce

camée une habileté technique consommée.

En

1895,

La mort

de iXarcisse, sardonyx à cinq couches, mais

pleine de taches, aujourd'hui au

musée du Luxembourg. En 1897,

Messager des Dieux, grande sardonyx, également acquise par E.

Babelon.



Histoire de la gravure sur

gemma,

16

la

LHCOLE COXTEMPORAIXE

242

Direction des Beaux-Arts

musée

Galliera.

Kn 1901. Le

fille

Priiilcnips.

camée sur une sardonyx

œuvre de M. G. Lemaire

sujet de cette dernière

sous un chêne

assis

1898. L'Auloiiiuc. au

fig. IJ. l:n

aujourd'hui au Musée des arts décoratifs

trois couches,

homme

XX,

|P1.

debout devant

simplicité, de

lui.

calme

C'est

couronnant de

et

une

est

fleurs

idylle printaniére,

à Paris.

un jeune une jeune

empreinte de

amoureux du mois de mai.

frisson

le

qui en ferait un chef-d'œuvre: mais elle ne

cheur ni d'harmonie dans

la

manque

ni de fraî-

composition. Les couches de

sardonyx sont de nuances agréables qui gagneraient encore à

comme

sont toutes

le

M. Bernard Hildebrand cipale dirigée par

y obtint

la

Le

de grâce. Peut-être trouverait-on qu'on

et

n'y sent point assez courir

polies,

à

fit

les

gemmes

la

être

gravées des Anciens.

ses études de dessin à l'école

M. Lequien. rue des Petits-Hôtels, à

muni-

Paris, et

il

médaille d'or. Ses œuvres en gravure sur pierres fines

se ressentent de ces excellents débuts.

nombre de

portraits qui lui furent

américaines

momentanément

Il

grava en camée un grand

commandés

par des familles

installées à Paris.

Ses

premières

expositions au Salon remontent à 1883 et 1886; ce sont encore

des portraits. Dans

successivement,

camée sur une pcnlaiit Jîiirviliù'.

les

outre belle

années suivantes. ^L

portraits

d'excellents

sardonyx à

trois

En 1889. Macbeth

honorable. En 1890,



camée représentant Vénus qui

celui-ci

vrée,

:

En

1887,

Hébê,

rciicciiilrciiit

hs

sorcicrcs.

couches, qui obtint une mention

à

Biicchiis enfant et

înilécis,

Hildebrand donna

couches. En 1888. Orphée

Banco

cl

camée sur sardonyx

trois

B.

En 1892. Y Amour Cupidon au moment

Bacchant. retient

cherche à lancer ses flèches. En 1893. Ainlronicdc

camée intéressant qui obtint

déli-

une médaille de troisième

En 1895, Esmérahia. camée acquis par l'Etat, aujourd'hui au musée du Luxembourg. En 1896. Eve. joli camée sur sardonyx à trois couches. En 1897. Littinerie. camée sur une grande sardonvx rougeâtre à deux couches, qui obtint une médaille de classe.

I.

i:coi.i-:

deuxième dusse |P1.XIX,

cox"

fig.

I

245

i;mpokai\'f.

3|; c'est

une des evuvres

les

plus

camée

importantes de M. llildebrand.

lui

1899, Proiiiélhcc

sur sardonyx à trois couches.

En

1901, Le nid, et trois portraits

^'g-

57*



fiichai)ié,

La Desiince. Ciiiicc Je M.Georges Lemaire (1/2 grandeur).

Hn 1902, enfin, une gracieuse composition, en camée sur une sardoine à deux couches.

d'enfants, sur sardoine.

Diane

surprise,

M. G. Tonnellier qui dentellement porté vers

se destinait d'abord à la statuaire, fut accila

gravure sur gemmes,

et ses

débuts dans

244

i:

ECOLE CONTEMPORAINE

remontent seulement

ce genre

A 1885

furent encouragés par

ils

:

un maître éminent, j. C. (.haplain. Depuis lors, M. Tonnellicr a montré une ardeur au travail incomparable; d'une étonnante fécondité et d'une énergie de forgeron,

gemmes

quer aux

à s'atta-

plus grandes et paraît se jouer avec les

les

Qiaque année

cultés techniques.

prend plaisir

il

il

diffi-

expose aux Salons annuels

des œuvres, camées, intailles, ronde bosse, qui frappent par leurs

grandes proportions,

somme

la

manuelle de

l'habileté

l'artiste.

deux importants camées

de travail qu'elles supposent et a,

11

au musée du Luxembourg,

Le Pressoir, grande composition

:

personnages, d'un dessin un peu lourd et qui

qu'on s'attend du Slyx

[PI.

fig.

Au musée

Galliera,

camées qui

existent,

si

œuvre

2|,

La

Teiilatioii

de

nuances

et à

comme

a

si

saiiil

on

a

à

beaucoup admiré du

deux couches,

[PI.

XIX,

fille

mais un

?

A l'Hxposition unimême maître, Llvlle, acquise

et VEulèveiiieul de Déjaiiire, celle-ci

fig. 1].

C'est

un groupe en ronde bosse

difficultés

effort artistique

Il

y a



une

non

taillé

seule-

techniques habilement surmontées,

vigoureux

et

puissant.

11

n'y

manque

qu'un beau poli sur toute l'épiderme pour mettre en valeur beauté du jaspe. ce

11

de

mieux eût

conseillée par l'Amour, sur

dans un énorme bloc de jaspe sanguin.

ment de grandes

gemme

le travail

caché dans des taches nébuleuses. Pour-

camée représentant une jeune par l'iàat

une

Aulo'uie, sur

désastreuses que

valu sculpter simplement ^un beau marbre.

sardonyx

grâce

exposé l'un des plus grands

quoi ce rude labeur sur un caillou aussi vulgaire

verselle de 1900,

la

meilleure, forte et consciencieuse.

M. Tonnellier

pauvre de couches

gravure disparaît

de

six

trouver dans une scène bachique; Le passage

à

XX,

manque

à

faudrait

la

un Renvenuto Cellini pour monter

groupe en couronnement d'une grande aiguière ou de quelque

autre

monument

Pour

le

important d'orfèvrerie artistique.

Salon de 1902,

Al.

Tonnellier

a

accompli un véritable

tour de force d'atelier en composant un groupe symbolique en

L ÉCOLE COXTEMPORAIKE pierres fines, d'une hauteur de -^o centimètres.

du

triangulaire en jade tal

de

la

tour

Petchili, qui rappelle

245

^

Sur une pyramide

un peu trop

piédes-

le

reposent des nuées en améth3'ste d'Auvergne.

Eiffel,

monumental sont gardés par trois anges du Yunnam au centre, un dôme en héliotrope

Les angles de ce socle agenouillés, en jade

supportant une

un

tête

;

de Chérubin au-dessus de laquelle est placé

du

bénitier en calcédoine

représentées en camées

Naissance,

la

Résurrection du (Christ; au

grande croix en

Brésil, sur le

sommet

la

pourtour duquel sont

Mise au tombeau

enfin,

dominant

le

tout,

et la

une

de roche, sur laquelle est un Christ en

cristal

agate saphirine de l'Uruguay. Ainsi, l'on peut dire que les cinq

du monde ont concouru

parties

triomphe universel de l'effort

énorme

la

qu'elle a

à cette

œuvre qui symbolise

le

Religion chrétienne, et en constatant

dû coûter

somme

à l'artiste, la

de vrai

talent qu'il a dépensée, l'excellence de certains détails, j'éprouve

quelque peine

d'être

gemmes

dage de

que

forcé de dire

richesses minérales m'a laissé sans

amoncellement de

cet

émotion

;

non

translucides et miroitantes ne

cet échafau-

!

soulèvera

pas

l'enthousiasme sur lequel son habile auteur a peut-être compté.

M. Gustave Lambert, élève de à l'opposé de la

MM.

\l.

Bissinger, s'est

G. Lemaire, B. Hildebrand

et

spécialisé,

Tonnellier dans

gravure des intaUks. Sa première exposition remonte au Salon

de 1879;

il

est

aujourd'hui parmi nous un des rares artistes qui,

depuis vingt ans, maintiennent des cachets héraldiques.

nombre

Il

nous

l'intaille

a

au-dessus de

donné dans

la

gravure

ce genre un certain

d'oeuvres d'un dessin souple et discret, d'une facture élé-

gante, supérieures à tout ce qu'ont produit en France le milieu et

seconde moitié du xix^

la

siècle.

La plupart de ces

intailles

sont présentement exposées au musée Galliera. Elles ont pour titre

:

L'Aurore.

— Le Livre — Baigneuse

— Le donneur de

|P1. [PI.



XXI, XXI,

fig. 9]. fig.

8J.

conseils.

— Credo

[PI.

— Danse guerrière — Lever de M.

[PI.

soied.

XXI,

XXI,

fig. 5]. fig.

7].

G. Lambert a

LÉCOLE COXTE.MPOKAIKE

246

on

aussi gravé d'excellents portraits, parmi lesquels

MM.

ceux de et

de Chenneviéres, ancien directeur des Beaux-Arts,

Eugène Guillaume,

[PI.

XXI,

remarqué

a

statuaire,

membre de IWcadémie

française

fig. 6].

Le Musée du Luxembourg possède, de M. G. Lambert, une grande

brune, acquise par

intaille sur cornaline

l'I'tat

en 1898,

Lu source cl le ruisseau |P1. XXL fig. 10]. La dernière des œuvres du même artiste est une RojhIc d'eiifivils [PL XXL fig- 11] où l'on retrouve les mêmes qualités de grâce

et

qui est intitulée

:

d'harmonie

spirituelle,

de souple élégance.

et

De M. Alphonse Lechevrel. de Méduse, bon travail qui

je

ne connais qu'un camée, une tête

un

motif ornemental,

si la

gemme

choisie par l'artiste était de nuance plus heureuse.

On

croirait,

en

vérité,

ferait

quand on

joli

voit cette pierre enchâssée dans

somptueuse monture, que ^L Lechevrel faire valoir le cadre

artiste et

donné pour tâche de

aux dépens du camée. Les

sont bien dessinées,

le travail

s'est

la

composition

intailles

agencée avec goût

est

reproduisons celle qui est au musée du Luxembourg sous

vure des

gemmes

XXL est

fig-

^- C'est sans doute parce

peu encouragée que

aujourd'hui cultiver de préférence

Un

l'art

élève de H. François, M. Louis

un camée représentant Mercure Chloé, d'un dessin

de

peu heureux;

je

En

1901,

le

roche, représentant

sai)it

si

appréciées qu'à l'aide de

il

à trois

Apollon

ber-

donna Dapbuis

et

camée de 1902, couches. L'année

le

sur cristal de

dragon, œuvre

lîmile .Marcus. Les intailles de

fines, parlbis, qu'elles la

la gra-

exposé en 1900

intaille

Georges aux prises avec

qui n'est pas sans mérite, de M.

^L Alfred Vaudet sont

a

préfère son

Salon contenait une grande

le titre

médaille.

Domas,

delà Vierge sur une belle sardonyx

dernière

la

que

Xous

Lechevrel paraît

.M.

entant qui dérobe â

ger des flèches dans son carquois.

Je Ji}

même

du

de gravure est vigoureux autant que délicat.

de Consultation [PL

une

ne peuvent être

loupe, observation qui est loin d'en

L

déprécier

;

1900

Priiiiavctii.

:

Xous terminerons contemporaine

sur topaze; Psyché

par

là cette

revue rapide de l'école française

de ses principales œuvres. Elle n'est pas

et

comme on

le voit, cette

école

:

plus, qu'on rencontre, toujours les

au

On

annuel.

ne

fAiiiour, gre-

cl

grenat.

J'cniis couchée,

breuse,

247

valeur artistique. Cet artiste avait à l'Exposition uni-

la

verselle de

nat

ÉCOLE CONTEMPORAINE

fait

autour d'eux

ni

nom-

une dizaine de noms, tout

mêmes,

à

cliaque Salon

réclame, ni bruit d'aucune

sorte. Ils représentent l'entomologie de l'art et le public les

prend

pour un appendice presque négligeable des Expositions. Cependant, l'entomologie dans

d'œuvre,

et

nature a ses merveilles et ses chefs-

la

quelques-uns des travaux de nos graveurs modernes,

— sont dignes des époques

ceux de H. François surtout, brillantes de la gravure sur

compte des

la

quoi donc, dés

lors,

souplesse

nue-t-il

toujours à

vers

camée?

en

le

Ou

aller,

comme nous

il

les

Chaplain

le fut

le

chacun de ces

exclusivement, vers

médaille,

pourquoi



si

la

le

la

pour clore

faveur du

est-il allé et

médaille

camée

et

conti-

point

n'est-il pas,

glorieusement régénérée par

Roty, — remis en vogue

aux plus brillantes époques de

reste à rechercher

nous

ressources de leur talent. Pour-

goût des amateurs

et les

artistes et

pu encore reconquérir

plutôt, enfin,

même temps que la

lesChapu,

et les

n'ont-ils

grand public? Pourquoi

les plus

gemmes. Nous nous sommes rendu

efforts persistants de

avons apprécié



cette étude.

et

apprécié

l'art? C'est ce

qui

I

CHAPITRE

XII

Caractères généraux de la glyptique contemporaine et son avenir.

A

l'Exposition universelle de l'année 1900, dans

r('7ro5p('c//i'r,

installée

section dite

la

au Petit Palais des Champs-Elysées, on

proposé pour but de résumer en un tableau général l'art

et

sous ses divers aspects. Toutes

se trouvaient représentées

de

aux collections publiques ou privées gravure en médailles, ni ture sur ivoire

céramique,

tous

les

arts

groupés sous

ou sur

ni

la

branches de

et intéressants, ;

on

empruntés

n'avait négligé

miniature, ni l'eau-forte, ni

la

ni la

sculp-

bois, ni l'émaillerie, ni la lithographie, ni

la tapisserie, ni

industriels la

les

sous des vitrines remplies de chefs-

d'œuvre ou d'objets précieux, curieux

la

l'histoire

français durant tout le xix^ siècle, dans ses manifestations

multiples l'art

s'était

la joaillerie.

Seule peut-être de

que A. de Montaiglon,

le

mineurs

»,

dénomination

d'

«

arts

premier, a la

gravure

en pierres fines n'avait aucune part à cette grandiose exhibition. Elle

n'y figurait point, soit qu'elle eût

tance, soit qu'elle eût été négligée

seulement dans

la

section

ou

même de

rétrospective

voir occasionnellement quelques

intailles

enchâssés dans des bijoux démodés.

tel

oubli,

si

grande importance rence persistante

dédaignée. C'est l'orfèvrerie

camées

pouvait

Un

omise par inadver-

été

et

qu'on

quelques

regrettable qu'il fût en lui-même, n'aurait pas s'il

n'était

comme

du grand public

et

de

l'expression de l'indifléla

critique artistique par

l'avenir de la glyptique

2^0 rapport à festé,

gravure des pierres

la

Cet abandim

fines.

mani-

s'est

au point de vue administratif non seulement dans

prépa-

la

ration hâtive de l'I^xposition universelle de 1900, mais dans

même

ganisation

dans lequel on

des musées français

ait pris à

n'y en

il

:

comme

tâche de rassembler,

xix" siècle.

constituée cette galerie,

aux

siècles antérieurs,

d'être,

gravure sur

Le Cabinet des Médailles où

comme

séries qui se rapportent

de l'Administration des Beaux-

reçu

n'a

aux

suite

Les commandes ou acquisitions de

quand

faire se peut, l'objet

nationale,

collection

sans lien

l'État,

au lieu

de versements réguliers dans

s'en vont,

partout, semées au

ou

hasard, suivant des caprices qu'aucun règlement ne retient,

même

dictés par

des intérêts

semble pourtant que

si

un

la

hideuse politique.

nombre de

certain

la

séjourné quelque

avoir

après

temps au musée du Luxembourg, un peu suivant

la

devrait être

Arts que de loin en loin quelques œuvres éparses et entre elles.

pour

la

médaille, les éléments principaux d'une histoire de

gemmes au

l'or-

pas un seul

a

ces

camées

sont exposés au

et

Il

de

Luxem-

ces intailles qui appartiennent

à l'État et

bourg du vivant des

venaient ensuite, après une sélec-

tion

artistes,

continuer

judicieuse,

sous

Médailles, les belles séries d'autrefois,

personne

quelque la

et,

bien

sorte,

il

du

Cabinet

des

n'y aurait préjudice

pour

vitrines

les

au contraire, intérêt pour tous. Ce

renouer

le

fil

de

serait,

en

tradition artistique, rattacher

la

glyptique contemporaine à son glorieux passé, pour

plus

le

grand avantage des graveurs contemporains. Le public, en con-

templant cette suite indiscontinue de l'antiquité la plus

reculée jusqu'à nos

enseignement aussi bien que

les artistes.

histoire de la glyptique par les

des amateurs

point un

même

et

en stimulant

mouvement

que

les

gemmes jours,

gravées, depuis

trouverait

Et qui peut dire

monuments, en épurant

le zèle

en laveur de

la



un

si

cette

le

goût

des artistes, ne provoquerait

gravure sur pierres fines, de

belles expositions qu'on a faites

des œuvres des

L AVENIR DE LA GLYPTIQUE

Chaplain

et

des Rdly, ont

amené, au

prt)lît

25

de

I

inédaille. le

la

grand mouvement de renaissance auquel nous assistons aujourd'hui

?

longtemps recherchées,

J'ignore, je le déclare, après les avoir

où sont dispersées

la

comman-

plupart des œuvres de glyptique,

dées ou achetées par l'Etat dans

le

cours du xix«

siècle. J'en ai

trouvé quelques-unes, mais non des plus importantes, au Cabi-

musée des Arts

net des Médailles, à FHcole des Beaux-Arts, au décoratifs.

Parmi

les

plus récentes,

il

en est plusieurs qui ont

trouvé un asile honorable, mais momentané, au musée du Luxem-

bourg

et

au musée Galliera. De sorte que pour donner

tions contenues dans

le

précédent chapitre,

dû me borner

j'ai

consulter les Livrets annuels des Salons ou à faire bienveillants souvenirs de quelques artistes.

11

les indica-

appel

à

au.x

y aurait donc,

je

crois,

quelques mesures à prendre, au point de vue adminis-

tratif,

dans

le

sens que

je

viens d'indiquer, pour aider

glyp-

la

tique contemporaine à sortir de cet état de longue léthargie que

des efforts individuels ne suffisent pas à secouer. S'il

musée glyptologique pour

n'y a pas de

guère davantage de collections privées de

pour

de l'antiquité

les pierres

et

de

la

le xix"= siècle,

gemmes

finir,

alors qu'au

encore au xvin^

honneur d'hui

ou de

il

siècle,

temps de

Renaissance, on ne citerait

la

cela tient à ce

que

qu'il est difficile

gemmes

gemmes

gravées,

l'on l'on

ne

fait

les imitations

ont été détournés de ces collections par

la

aujour-

de médailles

plus guère collection de

en trouve rarement de

de distinguer

comme

livres,

belles,

gemmes, et

à

ce

en pâte de verre des

originales. Cela provient aussi de ce

elle-même.

qui

même

Renaissance ou

y a des collectionneurs d'estampes, de si

le siècle

tout prince, tout grand seigneur tenait à

d'avoir son cabinet de

bibelots. Et

n'y a

Même

gravées.

pas plus d'une douzaine de collectionneurs pour tout vient de

il

que

les

amateurs

critique archéologique

En

l'époque de

effet, à

encore au

et

DE LA GLYPTIQUE

L AVENIR

252

gemmes

et les

retouchaient sans

le

comme

sous Louis

XIV

on collectionnait indifféremment

siècle,

xvin^'

antiques

Renaissance,

la

gemmes modernes. Les

moindre scrupule

les

artistes, d'ailleurs,

camées antiques, y

les

ajoutaient des signatures grecques, en gravaient de toutes pièces

dans était

goût antiques,

style et le

le

heureux

valent qui

et lier

en

lui

de posséder, à défaut d'un original, un équiAujourd'hui,

lieu.

tînt

d'opérer une sélection impitoyable les

œuvres

c'est fort

que

d'art antiques,

;

que

bien; mais on ne tarirait pas en

Dès

les

une galerie de copies, quelque

portée,

lors,

s'efforce

amateur collectionne

on

railleries,

l'adresse de

de se composer, pour remplacer

rait

tel

critique

la

autre rassemble les modernes,

tel

pas assez de brocards justifiés à

les

plus d'un collectionneur

et

quiconque

n'aurait s'avise-

originaux hors de sa

parfaites qu'elles fussent.

nos graveurs modernes ne sont plus encouragés à imiter

chefs-d'œuvre antiques,

comme

et

il

n'y a plus de Mécènes,

les artistes s'en vont.

Ainsi,

camées

comme

musées ou de collections

objets de

privées, les

modernes ne tentent personne

et les intailles

et

ne sont

plus recherchés. M. Georges Lemaire a essayé de réagir en don-

nant à quelques-uns de ses derniers camées une imposante monture en

ou

argent

d'étagère

Benvenuto

ciselé. Il

a

voulu en

provoquer

et

Cellini,

au

xvi^

Louis

\'IL

XV

de

François

firent aussi

donc

d'elles.

fort intéressante, et

dans

réussir je ne critiquerai pas trop

on ne reprochera

Pour

pas, certes, le

le

les

les

d'objets

entourait

des

et

enchâsser

dans des montures dignes est

L"^

des objets de vitrine

amateurs

les

siècle,

splendides montures en or émaillé

Clément

fiiire

camées

désir



de de

XR'

et

Médicis. Louis

gemmes

d'art.

même

et les intailles

de leur Cabinet

La tentative de le

de

je

}>l.

G. Lemaire

suis de la voir

goût de ses cadres auxquels

manque

ce qui est des arts décoratifs,

d'assiette et de solidité.

du luxe privé

et

de

la

parure

L AVENIR DE LA GLVPTIQCE

253

personnelle, leur dédain du eaniée et de rimaille tient malheu-

reusement

musée

des causes plus profondes que l'absence de

à

de glvptologie moderne. D'abord, Tintaille ou pierre gravée en creux n'est guère, en

gemme décorative, et dans l'antiquité même, comme pendeloque dans un collier, par exemple, une

souvent

à

de cachet ou d'amulette,

titre

jovau de parure. Ht en

ont

comme

opaques, d'un seul et

cornaline et

la lit

et

rencontre du camée,

que

l'on apprécie.

c'est

comme

les

meilleurs artistes

gemmes

la

l'intaille n'est

assez

qu'un

beauté du travail de

des chatoiements de

et

plus

le

rarement

sans éclat, parce que

gravure que des nuances

c'est

sur des pierres ternes,

le jaspe,

qu'on se préoccupe plutôt de

elle figure

si

et

bien accepté de graver des intailles sur des

fort

vulgaires

cachet

de tous temps,

ellet,

soi,

matière.

la

A

l'empreinte surtout qu'on examine et

Or, aujourd'hui,

les cachets,

même

ceux qu'on

grave encore sur des pierres fines, ne comportent plus des sujets variés

comme

mythologiques ou allégoriques,

autrefois, des types

des reproductions de tableaux ou de statues, des portraits célèbres.

On

d'hommes

que des armoiries, des devises,

n'v grave plus guère

des initiales, des majuscules plus ou moins entrelacées, quelquefois

seulement des

l'usage

du cachet

n'est plus,

pour

portraits.

De

plus,

dans

la

pratique de

la vie,

singulièrement diminué d'importance

a

ainsi dire,

nombre de personnes

:

ce

qu'une fantaisie traditionnelle, dont

se passent aisément.

Seules, les administrations publiques pourraient avoir encore,

au lieu des timbres vulgaires qu'elles apposent sur qu'elles doivent authentiquer, de

beaux cachets en

avec des types variés. Et cela serait,

inné dans notre éducation anciens

comme Mais

Grecs,

dans

ou

si

et

dans nos

actes

pierres fines,

l'instinct artistique était

mœurs comme

une préoccupation

l'aristocratie et les

à présent, toute

si

les

cours des

d'art xvi'^

chez

les

nous dominait et

xvm"^ siècles.

formule qui émane d'un bureau adminis-

l'avenir de la glyptique

254 bien

tratif est

du sentiment

contraire

le

on nous fabrique d'éloquentes sion populaire de

dans

jusque

sur

l'art,

écoles de

les

artistique.

Sans doute,

circulaires sur l'utilité de la diffu-

propagation d'images artistiques

la

sur

villages,

la

écoles d'art industriel, que sais-je enfin! Mais

multiplication des la

circulaire

même,

promotrice de ces excellentes choses, ne rougit pas d'être maculée,

en tète ou en queue, de timbres qui ne supporteraient pas

comparaison avec

Aujourd'hui, où l'on timbres-poste

des

mairies,

publiques.

casmes

et

mœurs,

la

Il

fait

soit

même

de

fort

que

jamais tenté de collectionner ces ex

libris

tribunaux,

nous

Papouasie.

la

collection de toutes choses,

boutons d'uniformes,

de

et

quelque désœuvré

naturels de

tatouages des

les

la

préfectures

autres

et

doute

administrations

souvent de n'avoir pas assez de

arrive

de mépris pour

je

les

usages d'autrefois,

la

sar-

grossièreté des

rudesse des ustensiles de toute sorte dont nos pères se

servaient. Et

cependant, combien

gemmés du moyen

les

ou

sceaux métalliques

âge étaient plus artistiques que les nôtres!

Je pourrais citer maints et maints sceaux de princes, d'abbayes, d'églises, de corporations, de chevaliers, de bourgeois, d'artisans

même

moyen

qui, en plein

âge, sont de purs chefs-d'œuvre.

J'imagine donc qu'on pourrait songer à réformer notre sigillaire et que,

faveur de

art

y aurait quelque chose à tenter en sur pierre fine. Sans doute, les cachets ou

de ce côté,

l'intaille

sceaux de l'antiquité

et

il

du moyen âge ne seraient guère pratiques

aujourd'hui parce que leur utilisation comporte l'emploi de cire à cacheter.

sceller avec la

Cependant, cire,

sans inconvénient

et

il

il

me

paraît

je

n'ai

bien qu'il serait possible et

substituer

certaines administrations publiques,

images sur cuivre que

souvent qu'on a encore à

arrive

pratique, de

une

comme

sceau, dans

belle pierre gravée

aux

pas caractérisées trop durement

tout à l'heure. L'exemple venant d'en suivi par les particuliers, et

la

haut

serait

nous verrions bientôt

certainement la

mode

s'in-

un

l'avi;\ik

troduire de porter en breloque,

une

ou une sardoine

jaspe

glyptique

i..\

comme

255

une cornaline,

autrefois,

intaillée d'un sujet signé

du

nom

d'un

maître graveur.

Le camée doit

costume masculin,

rimaille. Le



Révolution,

la

un tout autre point de vue que

être envisagé à

à notre

époque,



mode. Nous n'avons plus d'enseignes

favori de la grande

à

costumes de gala

et les

:

mants,

camée, pour

le

le

précieuses taillées à facettes.

les pierres

On

que

le

camée

plus seyantes à

et

même

de

joaillier n'étant

l'art, le

la toilette

tives

fitites,

peut

L'^

et

de cérémonie, sont

il

cet

la

part

la

faut s'incli-

nous avons vu que

pour réagir contre

demeurèrent infructueuses. Les

regret-

moins lourdes

que du procédé mécanique. Mais

sous Napoléon

le

travail qu'elles ciimportent de

ner devant des usages persistants

les

les perles, les dia-

car les pierres précieuses taillées, sans doute

négation

pour

répudié presque

a

remplacer par

ter,

du

même

ne paraissent pas en voie

ils

de retour. La parure t'éminine. de son côté,

complètement

nos

à

nos souliers, de boutons en pierres

nos habits. Ces luxueux usages ont passé,

uniformes

depuis

ne comporte plus l'utilisation de cet ancien

chapeaux, de boucles ornées fines à

et cela

les tenta-

entraînement

pourtant heureux en eux-

essais,

mêmes, faits de notre temps par les bijoutiers novateurs, pour donner au camée une place honorable dans la parure féminine ou l'ornementation du bibelot artistique, n'ont pas été appréciés

comme si,

ils

eussent mérité de

un

d'aventure,

l'être.

joaillier s'avise

gemme

peut dire aujourd'hui, que

de faire entrer un camée dans

décoration d'un bijou quelconque, à sertir la

On

dans une riche

il

et

se sent obligé de s'ingénier

imposante monture, de

dissimuler en quelque sorte, pour que l'entourage devienne

nement

principal et

coffret à bijoux,

un

que

le

camée ne

écrin de luxe,

ture de livre précieux, tous ces

de l'élégance

et

de

la

la

soit

que

la

l'or-

l'accessoire.

Un

une bonbonnière, une couver-

menus

bibelots,

coquetterie, trouvent

moven

apanage obligé d'être riches

ou

l'avenir de la glyptique

256

sans rintcrvcntion du camcc. gracieux &

Ils

tures, de nielles, de ileurons émaillés

ou

d'émaux

ciselés,

des portraits gravés en

relief.

de tous ces éléments décoratifs et

Un

le

courant qui

comme

huste

est

il

emporté

a

Gallia de

la

du Luxembourg, qui

et

détachent des scènes ou

se

Pourtant, on peut concevoir une place pour

remonter

de filigranes

mais jamais plus de ces

délicats, de guillochages exquis,

sardonyx multicolores sur lesquelles

sont décorés de minia-

peut-être possible

est le

camée, au milieu

le

siècle tout

xix"^

de

entier.

M. Aloreau-Vauthier, au musée

décoré d'émeraudes

et

de topazes en

cabochons, eût eu, à d'autres époques, quelques camées discrets, incrustés dans

le

casque, les épaulières ou

dans une œuvre

pareille, n'eût

de riche parure,

et,

pour préciser davantage,

qui est ciselée en cuivre doré au milieu de

coup

une grande

sûr,

gemme

ride eussent enchâssé à sa 1ères, têtes

les vitrines

cuirasse. L'antiquité,

la

eu garde de négliger cet élément

gravée.

place

Un

la

de Méduse

tête

poitrine, eût été, à

la

Pyrgotèle ou un Diosco-

quelqu'une de ces belles pha-

de Méduse en calcédoine, qui sont aujourd'hui sous de nos musées d'antiques.

Un Benvenuto

Ccllini

y

eût placé quelque copie de camée que Giovanni dclle Corniole ou

Demenico

dei

Camei

excellaient à exécuter.

Mais pour en revenir

semblables pratiques,

à de

nos graveurs actuels n'oublient pas que la

médiocrité, ni

comme

choix de

utilisation des couches, ni

part des

par

le

rains,

comme

camées modernes,

choix des gemmes,

il

et tel

devant lequel tremble

la

la

le

il

camée ne

gemme

du

ce point, car tout

le

comme

dessin. La plu-

faut bien le reconnaître, pèchent

de nos maîtres graveurs contempo-

dure sardonyx le

comme

gemme.

Il

le

marbre

moins du monde se

préoccuper d'harmoniser son travail de gravure avec sa

souffre pas

à graver, ni

perfection

tremblait devant Michel-Ange, ne paraît pas

féremment nuancés de

importe que

les lits dif-

importe donc d'insister sur

succès du camée est

là.

LAVnXIR DH LA GI.YPTIQUE Le champ de cieuses et la

le

glyptique comprend, non pas

la

diitmant, dont l'éclat et

gravure, mais les

gemmes

ceptibles de recevoir

corrosion à

la scie

domaine toute cides la

poli et de subir

du

à la bouterolle

la

gamme

touret, sans se désagré-

donc dans son

a

les

plus belles variétés de l'agate jusqu'à

convenances de son

doit choisir, recherchant de préférence les

tons chauds, aux

lits

tout,

même

la

beauté de

de son noble métier,

polychromie naturelle de

l'agate

la

matière.

combinaisons ingénieuses

s'appliquera, par des

il

sujet,

gemmes aux

bien parallèles, aux couleurs chatoyantes,

de rehausser l'œuvre de son outil par

qui sont l'essence

de fine

des pierres fines et demi-fines, translu-

pierre lithographique. Suivant les

Avant

travail

sus-

quasi surhumain que néces-

l'artiste l'effort

ou opaques, depuis

l'artiste

afin

un

de

l'ellet

ou argileuses qui sont

gravure des corindons. Le graveur

la

pierres pré-

les

les feux nuiraient à

siliceuses

un beau

ou

ger et sans imposer à siterait

237

dans

œuvre

la

de

à tirer parti

et la

composition de son

condamnée d'avance, fût-elle parfaite sous le rapport de l'exécution on ne lui tiendra compte de la difficulté vaincue ancun et un simple bas-relief sur

sujet.

S'il

dispense, son

s'en

est

;

un beau marbre blanc

plaira plus à

contempler qu'un

bas-relief

sur une agate pleine de taches et de veines irréguliéres et malencontreuses. Considérez en tiquité,

de

admirons,

comme

la

ce

efl"et,

les

plus beaux des camées de l'an-

Renaissance ou de Jacques

Guay

qui nous ravit en eux, ce

en sculpture,

le

:

ce

mérite artistique du travail de

sont aussi ces couches multicolores que legraveura

sement utilisées, réservant les parties les

nuées

et

celles qui sont

la

fermes

si

seulement, l'artiste; ce

merveilleu-

et éclatantes

pour

plus importantes de son sujet, celles qui sont

mourantes pour les

semble de

que nous en

n'est pas

détails secondaires,

si

bien que

attél'en-

composition prend l'élégance d'une miniature due

au pinceau d'un habile coloriste.

Xe nous H.

lassons pas de

B.\BELON.



le

répéter

Histoire de la gravure sur gemnu's.

:

de tous

les arts plastiques, 17

2)8

l"aVI.XIK

gravure des camées

la

de

la

1)F,

la (,LYl'riQ.UH

est celle qui est le plus

modernes ont trop sou-

matière, et c'est ce que nos artistes

vent oublié.

On

est

étroitement esclave

vraiment peiné de constater,

au Luxem-

soit

bourg, soit au musée Gallieraou dans nos Expositions annuelles,

que des œuvres dont

dessin est des plus corrects et l'exécution

le

des mieux enlevées, soient condamnées à l'insuccès par leurs

auteurs eux-mêmes, soit à cause de par suite du désagréable

et

laideur de

la

discordant

des tons

effet

gemme,

la

et

soit

des nuances

qui eussent dû. bien au contraire, contribuer à faire valoir gravure.

Ibéoscdc Xiipolcoii. qui provient et

morose

J'ai parlé plus haut de l'aspect

nuageuses de

la

de VJpo-

et froid

en grande partie des nuances ternes

sardoine employée par Adolphe David. Des

la

camées de H. François lui-même, par exemple, son

Aiiioitr filial et

dans quelque mesure aussi son

inspirant de la

/VnVc',

n'échappent pas

l'heure en passant, nellier,

à cette critique;

que de

belles

Gaulard. Galbrunner

reproches.

Une

des

M. Tonnellier.

sa

Cniiic de la pciiihirc

gemmes Tciitalioii,

et d'autres,

Un

et

au

musée

comme

une gageure contre

autre défaut

commun

remarquer, tout à

MM.

G. Lemaire, Ton-

encouraient

qui a coûté

Fa^uvre moderne où ce grave défaut

gêne

fait

j'ai

œuvres de

s

le

Galliera.

s'étale

mêmes

les

plus de travail à

avec

le

est peut-être

plus de sans-

nature.

la

à la plupart de

nos

contem-

artistes

porains et qui n'est pas sans point de contact avec celui que

viensde signaler,

c'est qu'ils paraissent,

avant tout, être hantés par

le désir

de graver de très grands camées, de très grandes

S'ils se

mettent

à la

recherche d'une

gistes, ils s'inquiètent

la

chez

les

du parallélisme régulier des

rable erreur! Jamais Jacques

énorme que

gemme

intailles.

minéralo-

beaucoup plus des dimensions que de

richesse des couches et

Guay

je

n'a

gravé une

lits.

Déplo-

gemme

plupart de celles que nous voyons figurer au

aussi

Luxem-

bourg ou dans chacun de nos Salons annuels. Ln revanche,

œuvres exquises sont toujours surdes gemmes d'une

la

ses

idéale pureté

L AVENIR

et le sujet s'y détaclTe

de matière,

GI.YI'TICiUr.

I.A

IM-.

259

avec une perfection de lignes et

de dessin qui enlèvent l'admiration. Sauf deux ou trois exceptions l'on cite à cause de leur caractère insolite,

que

plus de grands camées de .

artistes

les

il

Renaissance italienne; au contraire

la

de ce temps s'évertuaient parfois, ce qui

autre exagération,

d'avoir gravés

;

Pyrgotèle

les

et les

modernes sont

ces errements, et

On compare

le

ou

si

fiers

Dioscoride se sont, en revanche,

appliqués à choisir des sardonyx de toute beauté et à

due

habile parti de leurs couches,

petit.

ou cinq camées

L'antiquité tout entière n'a produit que quatre aussi grands que ceux que nos artistes

une

était

graver des merveilles dans l'infiniment

à

non

n'y a pas

tirer

un

notre jeune école reprenne

succès viendra vite couronner ses etTorts.

l'on

rapproche souvent

la

gemme

gravée de

la

médaille, soit pour les opposer l'une à l'autre, soit au contraire

pour

les

unir étroitement et leur imposer

juger d'après les

les

mêmes

à

Il

tré,

est arrivé assez

— que

l'art

de



s'attaquer indifféremment à leur fantaisie

et

intailles

étroite de la

la

suite de cette étude

le

et l'art

l'a

de

démonla gra-

monopole des mêmes artistes, et donnant la main. Dès l'an-

la

nous voyons

gemme

et

les

mêmes

maîtres

au métal, graver suivant

des coins monétaires. Phrygillos, Olympios,

leurs émules,

grecques

deux

Renaissance

les

que produira la

ou au gré des commandes, tantôt des camées ou

intailles, tantôt

Cimon

y a une

pair, côte à côte et se

tiquité grecque, rappelons-le,

des

ni de l'etTet

gravure en pierres fines

vure en médailles fussent

marchassent de

il

doit faire prendre corps à son œuvre.

souvent, la

règlements,

médaille, l'artiste n'a pas

la

s'inquiéter découches multicolores il

mêmes

principes. Soit! cependant

ditïérence essentielle, puisque, dans

matière dans laquelle

les

et

les

ont gravé

à la

fois les

plus belles médailles.

plus belles des Cette alliance

arts qui s'attaquent à des matières si différentes,

l'a

respectée et y est

demeurée

graveurs de médailles, monnaies

et

fidèle.

Presque tous

plaquettes des

xv-'

et

LAMiXIR DE LA GLYPTIQUE

260

ont été également des graveurs en pierres

xvi"^ siècles,

souvent

ont

ils

même

traité le

sujet, à la Ibis sur la pierre et sur

bronze. Des orfèvres et mèdailleurs

le

et les

deux Lconi ont gravé des

de décider

si

des maîtres

Compagni surnommé Giovanni

dit

des

tlcllc

Domenico

Giovanni de Castelbolognese,

ont excellé davantage dans des médailles

celle

Cellini

serait délicat

il

Alatteo dal Nassaro,

lirCanniici et

gemmes ou dans

comme Benvenuto

pierres fines, et

comme

Coniiolc,

fines, et

et

gravure

la

plaquettes.

Nous

avons constaté qu'on peut en dire autant de notre grand Guil-

laume Dupré, sous Henri lY

Louis XIII: son contemporain

et

Olivier Coldoré fut inême graveur sur bois.

L'époque moderne tion dès

s'est

sensiblement écartée de cettre tradi-

le xviifV,fV*'±r^*\e',tt^^ yi>

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