le faucheur

37 downloads 65 Views 1002KB Size Report
Le Faucheur. Je me sens obligé de vous raconter une effrayante histoire qui m'a perturbé psychologiquement. Je vivais dans un grand château au milieu d'une ...
illustration : Sébastien Enoc

Le Faucheur Je me sens obligé de vous raconter une effrayante histoire qui m’a perturbé psychologiquement. Je vivais dans un grand château au milieu d’une vaste forêt. Mes journées étaient très organisées : je me levai à 7 heures, je prenais mon petit déjeuner avec mes parents et mes sœurs ; ensuite, je partais au collège, mes sœurs allaient au collège et mes parents se rendaient à leur travail respectif. Mes sœurs étaient de retour au château à dix sept heures tandis que moi je n’arrivai qu’à dix huit heures. Je passais mon temps à lire les romans que j’empruntais à la bibliothèque du collège au lieu de me consacrer entre autres à mes devoirs. C’était mon unique passion ; je voulais devenir écrivain. Nous mangions mes sœurs et moi sur les coups de huit heures, mes parents n’arrivaient que plus tard. Dès le dîner terminé, je remontai dans ma chambre pour me replonger dans mes livres. J’étais habitué à être seul à la maison comme au collège. Au château, je ne jouais jamais avec mes sœurs, je lisais. Au collège, je passai mes récréations seul : mes camarades pensaient que je n’étais qu’un aristocrate à nom à particule, que j’avais tout ce que voulais parce que je vivais dans un château. Mais celui-ci n’était que l’héritage de mon grand-père, le duc de Notterdam : Choisit-on sa naissance ? Et un aristocrate aussi aristocrate soit il ne pouvait-il être sympathique ? Je me réfugiai alors dans un plaisir solitaire : la lecture. Je m’entendais bien avec mes parents : Mon père était toujours prêt à me conseiller et ma mère m’écoutait et essayait de me comprendre. Enfin, s’il y avait des personnes en qui je pouvais avoir confiance et ne pouvais faire aucun reproche, c’étaient mes parents. Les semaines se succédèrent et arriva le mois de décembre. Il faisait déjà nuit noire quand je traversai la forêt, je me hâtai, j’étais assez trouillard et on racontait beaucoup de légendes sur cette forêt, celles-ci, je l’avoue, m’effrayaient…. Le 24 décembre arriva : c’est le jour de mon anniversaire. Mes treize ans cette annéelà. J’eus comme chaque année des livres. Un de ceux-ci attira mon regard, c’était un roman fantastique, il s’intitulait Le Faucheur. Je les remerciai mais ce cadeau me glaçait le sang. Je me mis dès le soir même à la lecture de cet étrange ouvrage : les premières pages ne m’étonnèrent pas par contre le personnage du faucheur m’effraya à l’instant où il apparut. Il était grand, avec une cape noire et surtout il n’avait pas de visage, il portait une faux. Paniqué, je déchirai la page et je la jetai au feu. J’essayai de m’endormir en chassant son image. Mais un bruit étrange me sortit de mon engourdissement. J’allai voir ce qui se passait : Le faucheur était là. Je me frottai les yeux .Sans doute étais-je dans mon propre cauchemar ? Un cri me sortit de ma torpeur. Je découvris le cadavre de mes sœurs dans la salle voisine. C’était un spectacle horrible, indescriptible. Mes parents accoururent. Et nous restâmes figés jusqu’ à ce que ma mère prenne la parole : -Mais qui a pu faire une chose aussi horrible ? Mes filles ! -C’est sans doute un cambrioleur ! répondit douloureusement mon père. -Non, c’est le faucheur ! Mes parents me regardèrent avec des yeux ronds et pensèrent sans doute que ce devait être encore quelques créatures sorties de mon imagination car ils ne réagirent pas. Ils appelèrent la police mais c’était la nuit du réveillon et il n’ y avait plus aucune équipe. Ils promirent d’envoyer des policiers le plus rapidement possible. La nuit fut longue, nous ne fermèrent pas l’œil. Nous décidâmes de partir dès le lendemain matin, trop abasourdis par ce qui venait de se passer. Je passai prendre mes affaires dans ma chambre lorsque je le revis : il sortait des pages du livre que mes sœurs m’avaient offert la veille. Le temps que je réalise ce qui se passait, il avait déjà tué mes parents. Il ne me restait qu’une seule solution : m’enfuir mais je devais

jeter d’abord le livre au feu : j’avais déjà lu ça quelque part. Je le vis se dissoudre et tout à coup une explosion me projeta contre le mur et je m’évanouis. J’ouvris un œil secoué par ma mère. Ma mère ? Comment était-ce possible ? N’avais-je pas assisté au massacre de ma famille ? Elle me dit que ça faisait une demi-heure qu’elle essayait de me réveiller…Elle me demanda pourquoi avais-je jeté au feu le livre qu’ils m’avaient offert la veille. Je m’approchai de la cheminée certaines pages n’avaient pas été consumées par le feu et le mot faucheur apparaissait clairement encore sur ces pages à moitié brûlées.Elle explosa en sanglots et m’apprit que la servante avait été retrouvée morte avec son mari et ses deux filles et que leur mort était pour l’instant inexpliquée….J’en frémis encore… Auteurs : Sébastien Enoc, Alexandre Le Brun, Romain Rivet, Pottier Nicolas, Thomas Strauss, Sébastien Vilas Boas